S’ensuit une explication,
franche et honnête vous vous doutez, entre les deux hommes.
Surtout entre Michaël, d’ailleurs, qui persiste et signe : « C’est
une question d’opinion et de débat ». Christophe dit
« allez, on oublie », mais on n’oublie pas.
Prosper prend conscience de son tort, préfère le silence, sourit,
tope dans la main de son ami et prend la tangente. Le Belge,
fort de son explication, le suit et continue à déverser ses
turlupinades. Eh, oui ça se passe comme ça chez les Nice People.
Pas de conflit larvé. Nous, nous n’en saurons pas davantage.
Sauf qu’ensuite il va voir
Eleanor, pas pour s’excuser précise-t-il, mais pour se justifier.
Devinette : « Tu sais pourquoi, moi, je crie si fort
et je parle comme ça ? » On a bien une idée, mais
vas-y répond : « C’est parce que, moi, j’ai pas réussi
à en placer une de tout le repas ». Oh, Caliméro
, donne-moi un mouchoir, je vais pleurer ! Attends, re-devinette
: « Pourquoi je lâche tant de conneries ? »
Pas du tout, pourquoi tu dis ça ? Réponse : « Parce
que j’arrive pas à lâcher un truc censé ». Tu vois
bien que si ! Enfin, peut-être ou peut-être parfois pas. Et
puis, peut-être qu’on n’en a rien à foutre de ce que tu dis.
Mais, merci pour ce moment de lucidité.
La séquence est intéressante dans ce qu’elle révèle de l’impossibilité
de débattre. Mais, plus encore dans ce qu’elle entérine les
Nice Lofteurs dans une vision des adolescents incapables de
discuter, et, au-delà, de dire les choses. Dans les résumés
quotidiens, les échanges hors-cadres, c’est-à-dire qui ne
concerneraient pas les turpitudes intra-Villa, sont inexistants.
Est-ce parce qu’ils sont de toute manière inexistants ? J’ai
du mal à le croire. Mais, alors ? Simplement, ils ne collent
pas à l’image de l’adolescent qui, par définition, se fout
de tout. Sauf de lui-même, de son image et de sa place dans
le monde. Et ce soir, il n’est pas question d’autre chose.
Juste histoire, pour Michaël, d’en placer une. Sans bouger
l’autre. Car, l’une dans l’autre, personne n’a dit ce qu’il
avait vraiment à dire. Il ne dira pas : un sourire, un geste,
il n’est déjà plus là.
La soirée se termine. Les
amoureux admirent la pleine Lune. Et se demandent si elle
est la cause de la tension nocturne. Non loin, dans le dortoir,
d’autres amoureux ?, chahutent sous la couette. C’est Karolina
qui déjà s’agace de la présence de Nalle : « Moi,
je dors plus avec toi. C’est fini ! En plus, t’es chiant :
tu me déstructures mon lit ». Inacceptable ! Du sexe,
oui mais gare à la structure ! T’es pas chiante, Karolina
!
Nice People , plus qu’une émission culturelle, un programme
qui se discute.