Bardot
et Marco sont sur un plateau, Bardot tombe à l’eau…
L’émission On ne peut pas plaire à tout le monde, consacrée
à Brigitte Bardot (et diffusée sur France 3 le 12 mai 2003)
portait bien son titre. Plus que jamais, le concept et le
ton du programme furent au rendez-vous, donnant lieu à un
clash télévisuel d’une rare intensité.
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Après une première tentative
de « prime time » avec pour invité exceptionnel
Alain Delon au mois de février, Marc-Olivier Fogiel poursuit
son exploration des « mythes du cinéma français »,
comme il le confesse lui-même, avec celle qui fut le symbole
de la libération de la femme. Comme cela avait été le cas
pour Delon, une grosse promo fut organisée pour annoncer cette
émission spéciale : bande-annonce, séance photo à La
Madrague, la célèbre propriété de Bardot à Saint-Tropez,
où l’on peut voir l’actrice tendrement appuyée contre l’épaule
de Marco.
Alors que l’animateur s’attendait, selon ses propres dires,
à « marquer son désaccord concernant ses opinions politiques pendant
l’émission», il ignorait en revanche que la sortie d’un livre
intitulé Un Cri dans la nuit (dont le titre fut tu
tout au long de l’émission afin de « ne pas faire de
publicité ») viendrait bouleverser l’actualité.
TOUT LE MONDE NE PLAIT PAS A BB
Bardot, qui a déjà été condamnée pour incitation à la haine
raciale alors qu’elle dénonçait la façon dont les moutons
sont égorgés lors d’un rituel religieux, est l’auteur d’un
brûlot dans lequel elle recense en vieille femme aigrie tout
ce qui peut passer pour de la modernité.
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Un discours brut, désorganisé
et totalement gratuit dans lequel elle fustige tout et tout
le monde. Il n’y a guère besoin de lire l’ouvrage pour comprendre
qu’il s’agit plus de l’expression d’un mal-être que d’un véritable
pamphlet politique. Le ton volontairement subversif et excessif
avec lequel elle s’exprime décrédibilise totalement ses idées
et le « danger » qu’il représente en est considérablement
amoindri. Quelqu’un qui n’adhère pas à la pensée extrémiste
d’une personne visiblement plus très saine d’esprit n’a que
peu de chances d’être convaincu par des arguments aussi faibles
que « je nique Mamère et sa grande gueule » à propos
du leader des Verts.
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