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Se sentant pris au piège,
Fogiel maintient l’émission malgré tout, reléguant à la fin
l’explication sur les propos tenus dans le livre. Exceptionnellement
le programme sera enregistré, pour éviter tout débordement,
ou un départ éventuelle de la « star ».
Si on avait reproché à Marco de s’être un peu « écrasé »
face à Delon, il retrouve ses bonnes habitudes, ne concédant
rien à l’égérie des années 60. Il revient sur ses succès mais
aussi sur ses échecs et ne lui épargne pas les critiques.
La vieille femme, qui ressemble plus à une beatnik sur le
retour qu’à une catho du XVIe arrondissement, avec ses fleurs
dans les cheveux et ses mèches rebelles, se laisse facilement
apitoyer. Elle répond avec le même air ingénu que celui qui
fit sa célébrité et revendique de vivre « simplement »
avec peu d’argent, même pas assez pour s’opérer de la hanche,
selon elle, qui refuse la sécurité sociale.
Mais la fin de l’émission tourne rapidement au vinaigre. Alors
que les moments de célérité se sont succédé et que Brigitte
se déclare « enchantée », l’heure de payer l’addition
arrive et Marco lance le sujet de son bouquin.
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Elle se bloque, refuse catégoriquement
d’en parler, affirmant que cela gâcherait « un si beau
moment ». Imperturbable, il rétorque « dans ce cas,
il ne fallait pas l’écrire ». Teigneux, imprécateur et
incisif, celui qui ne supporte pas l’injustice et la langue
de bois endosse dès lors son costume de « Super-Marco
» et finira par terrasser son interlocutrice.
Assiégée par les attaques en forme de citations sur lesquelles
elle est sommée de s’expliquer, Bardot reste muette, supportée
par un public en partie composé de membres de sa fondation.
Le montage s’efforce de ne pas la « victimiser »,
mais si Fogiel parvient à garder son sang froid et à tirer
le débat vers le haut, il ne réussira pourtant pas à trouver
la réponse à la question qui était au centre de l’émission :
comment Brigitte Bardot, mythe et égérie, symbole de la libération
de la femme et icône de la sensualité est devenue une vieille
femme aigrie, rigide et rétrograde ?
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Un début de réponse est
donné par un psychologue qui voit dans le combat de BB pour
la défense des animaux une identification de celle qui fut
autrefois une bête de foire traquée par la presse et instrumentalisée
par les hommes, et qui transforme aujourd’hui sa souffrance
en une haine envers le genre humain. Il faut ainsi rappeler
les tentatives de suicide de la star qui déclarait à vingt-deux
ans que son existence était « insupportable ».
Alors Brigitte Bardot, victime
ou bourreau ? Impossible de se prononcer, mais gardons-nous
d’utiliser les mêmes propos arbitraires que l’on peut reprocher
à son livre et d’exprimer des jugements à l’emporte-pièce
à son égard.
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