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Nice People (c) D.R. NICE PEOPLE - #25
Faux-semblants
Par Cyril JOHANNEAU



Nice People >
présente au téléspectateur un monde idyllique où le conflit n’a pas d’importance, pas de conséquence. Pas de substance. Un monde où l’harmonie est à peine troublée, où, finalement, le conflit a valeur de loisir.


  Nice People (c) D.R.

Trois jours plus tard. L’essoufflement gagne. De part et d’autre de la Villa. Ça rabâche et ça ressasse. Trois jours ont passé qui nous ont dit et redit la même chose. Et les invités, loin d’apporter du sang neuf, prennent part à ce radotage. Mieux, Jean-Pascal en catalyse et en ravive toutes les possibilités. Quant à la production, elle décline de l’identique et emprisonne les nice Lofteurs dans un mode de vie engourdi car obsessionnel.

Jour après jour, il n’est question que de lutte et de séduction. Soit la réalisation du « nous » par l’alliance du « je » et du « tu » sous le regard du tiers ( nice colofteur et téléspectateur). Et, jour après jour, malgré les efforts répétés, la prépondérance du « je » est de plus en plus marquée. Chacun s’exprime, mais peu communiquent. Les efforts sont superflus, l’échec est patent, l’alliance impossible. Mais, la persévérance nourrit l’illusion… qui nourrit la persévérance. Et, l’échec n’est jamais qu’une réussite approximative : réussite de l’autre ou réussite en devenir. Du coup, les nice Lofteurs sont acculés à reproduire à l’infini la première fois. Et, Nice People nous offre, de la sorte, le spectacle de la formidable illusion de la communication. 

Jean-Pascal (c) D.R.

En trois jours, nos amis ont dû subir quatre épreuves identiques : un jeu de la drague, une soirée romantique, un défi « les allumeuses » et une élection de Mr Nice. Toutes ont vérifié ce principe de reproduction à l’infini. Et si l’épreuve en question vient à chambouler l’ordre naturel des couples en germe dans la Villa, c’est histoire de réactiver du fantasme et générer du conflit. Dans le cas contraire, il s’agit de créer les conditions d’accélération… en reprenant inlassablement tout du début. Rien de bien nouveau en somme.

N’en déplaise à Jean-Pascal qui disait à Eleanor : « On n’a plus seize ans ! », Nice People maintient les candidats dans un état d’innocence virginale. Ce qu’ils sont amenés à vivre ici est définitivement de l’ordre de la première fois. C’est pourquoi il est important de recommencer sans cesse : justement parce que le postulat est faux, ce n’est pas leur première fois. Simplement, l’émission nous montre que l’expérience ne sert à rien : chaque fois est une première fois. Dans ce monde clos, on n’avance pas, on recule. On n’a plus seize ans, on en a douze ou moins.