Nice People > présente au téléspectateur un monde idyllique
où le conflit n’a pas d’importance, pas de conséquence. Pas
de substance. Un monde où l’harmonie est à peine troublée,
où, finalement, le conflit a valeur de loisir.
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Trois jours plus tard. L’essoufflement
gagne. De part et d’autre de la Villa. Ça rabâche et ça ressasse.
Trois jours ont passé qui nous ont dit et redit la même chose.
Et les invités, loin d’apporter du sang neuf, prennent part
à ce radotage. Mieux, Jean-Pascal en catalyse et en ravive
toutes les possibilités. Quant à la production, elle décline
de l’identique et emprisonne les nice Lofteurs
dans un mode de vie engourdi car obsessionnel.
Jour après jour, il n’est question que de lutte et de séduction.
Soit la réalisation du « nous » par l’alliance du
« je » et du « tu » sous le regard du
tiers ( nice colofteur et téléspectateur).
Et, jour après jour, malgré les efforts répétés, la prépondérance
du « je » est de plus en plus marquée. Chacun s’exprime,
mais peu communiquent. Les efforts sont superflus, l’échec
est patent, l’alliance impossible. Mais, la persévérance nourrit
l’illusion… qui nourrit la persévérance. Et, l’échec n’est
jamais qu’une réussite approximative : réussite de l’autre
ou réussite en devenir. Du coup, les nice Lofteurs
sont acculés à reproduire à l’infini la première fois.
Et, Nice People nous offre, de la sorte, le spectacle
de la formidable illusion de la communication.
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En trois jours, nos amis
ont dû subir quatre épreuves identiques : un jeu de la drague,
une soirée romantique, un défi « les allumeuses »
et une élection de Mr Nice. Toutes ont vérifié ce principe
de reproduction à l’infini. Et si l’épreuve en question vient
à chambouler l’ordre naturel des couples en germe dans la
Villa, c’est histoire de réactiver du fantasme et générer
du conflit. Dans le cas contraire, il s’agit de créer les
conditions d’accélération… en reprenant inlassablement tout
du début. Rien de bien nouveau en somme.
N’en déplaise à Jean-Pascal
qui disait à Eleanor : « On n’a plus seize ans ! »,
Nice People maintient les candidats dans un état d’innocence
virginale. Ce qu’ils sont amenés à vivre ici est définitivement
de l’ordre de la première fois. C’est pourquoi il est important
de recommencer sans cesse : justement parce que le postulat
est faux, ce n’est pas leur première fois. Simplement, l’émission
nous montre que l’expérience ne sert à rien : chaque fois
est une première fois. Dans ce monde clos, on n’avance pas,
on recule. On n’a plus seize ans, on en a douze ou moins.
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