|
|
|
|
De son côté, Jean-Pascal
est loin de faire l’unanimité. S’il est accueilli comme le
messie par Serena : « Merci Dieu d’avoir amené un
homme célibataire. Ça m’a mis un peu d’espoir dans cette expérience
et cette aventure », l’accueil des garçons est plus
réservé, notamment de la part de Michaël et Prosper qui tiennent
une cellule de crise le soir-même. Pour le Français, « il
fait grave, grave, grave le chaud ! », à quoi le Belge
répond, « va falloir le calmer ! » Entendez
qu’il va falloir le remettre à sa place, celle d’invité qu’il
déborde largement pour se poser en candidat. Mais, peut-il
être autre chose qu’un personnage de télé-réalité ?
En fait de candidat, il les surpasse tous. Il parle fort,
il interpelle, il flatte, il agresse. Il est la somme de tous
les candidats. Il est LE candidat. Rien avant, rien après.
Ainsi, harangue-t-il Serena à qui il promet monts, merveilles
et moulins à vent, dans la langue de Cervantès (!). À quoi
l’Italienne répond, agacée : « Pourquoi les hommes
ils parlent, jamais ils n’agissent ? C’est vraiment triste
! » Et, l’agitateur de lancer des banalités ordurières,
tout ce qui traîne dans la langue, moyen désespéré d’avoir
le dernier mot : « Sinon, tu vas boiter à vie avec
moi. Moi, on m’a donné le nom d’un cheval ! » Cheval
rime avec Jean-Pascal. Puis, en spécialiste de l’âme humaine,
il nous délivre son diagnostic : « Elle joue
un jeu d’autorité, de gueuler, parce que je pense qu’elle
a besoin qu’on s’intéresse à elle ». Ou l’art de
prêcher pour sa paroisse en incendiant les autres.
|
|
|
|
Mais, le verbe n’est pas
sa seule arme, il a un corps. Avec lequel, de la même façon,
il parle fort, il interpelle, il flatte, il agresse. Son corps
est objet de toutes ses attentions, même les plus inconscientes
et compulsives : ses mains sont plus souvent occupées à farfouiller
son entrejambe qu’à explorer le monde et produire quoi que
ce soit. En outre, JP est le seul corps nu de la Villa. Mais,
sa nudité n’est pas celle d’un corps libéré des entraves,
elle est celle d’un corps sans limites et exposé à la face
du monde. Exposé dans le sens d’imposé. Ainsi, harangue-t-il
la foule, et Serena en particulier, pour qu’elle l’admire
: « Regarde ce bronzage : la moitié de la fesse est
blanche, le cul bronzé, la cuisse blanche… ». Mais,
non content de faire subir son corps aux uns et aux autres,
encore le fait-il subir au corps des uns et des autres. Il
n’hésite pas, par exemple, à sauter sur Raimondo et à le secouer
en simulant l’acte sexuel, tout ça pour le réveiller. Ou encore,
à infliger à Prosper, et sans raison apparente, une mise à
l’air surgie tout droit de l’enfance. Mais, pas de l’art,
de la tyrannie.
Nice People , plus qu’une émission culturelle, un
programme en chair.
|
|
|