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Nice People (c) D.R. NICE PEOPLE - #23
Ré-évolution
Par Cyril JOHANNEAU



Un rescapé de la télé-réalité infiltré dans la télé-réalité. Le stade ultime serait l’entrée de véritables ex- lofteurs dans la Villa. Mais, faut pas rêver !


  Nice People (c) D.R.

Tout l’intérêt du prime time réside dans la réactivation de la mécanique du jeu. Et, l’élimination est censée en être la quintessence. Sauf qu’une fois de plus, point de surprise donc point d’évolution nette à attendre. Antti s’est fait sortir, Prosper reste, les ingrédients demeurent les mêmes dans la mesure où le Finlandais n’est jamais parvenu à représenter un enjeu narratif fort. Le Français peut reprendre sa place, celle de bouc-émissaire évident qui permet aux nice Lofteurs de voter sans état d’âmes. À ce niveau, seule sa sortie relancerait le processus en profondeur. Mais, ce n’est pas gagné.

Bien sûr, tout au long de la longue émission, les résultats sont extrêmement serrés (forcément serrés !), bien sûr le public est très chaleureux et bien sûr Antti est gentil. Gentil à un tel point que ça en devient désobligeant pour lui. Gentil comme on dit d’un enfant, ou pire d’un animal. Gentil comme on dit « attention, chien méchant ». Gentil, « qu’on aimerait tous avoir un Antti à la maison », n’est-ce pas Flavie ? Gentil, et tellement gentil, qu’on n’aura aucun scrupule à le virer : il comprendra. Gentil, et bien d’autres choses que Christophe Dechavanne tentera d’exposer, en vain : Antti est gentil. Alors, on est bien tristes de le voir quitter définitivement la Villa. Et Christophe ne peut retenir une larme.

Nice People (c) D.R.

C’est qu’il a le cœur serré, l’animateur, de devoir lui aussi quitter la Villa. Même s’il emporte avec lui Perso. Ah, quelle expérience ! Que seule son émotion est capable de transmettre. Car, des images montrées pour nous résumer son séjour ne transparaît que le joyeux drille, le boute-en-train aux attitudes paternalistes, voire rigides. Ces images ont beau être inédites, elles ne différent pas d’avec celles diffusées au cours de la semaine : elles sont faites pour faire rire. Rire avec lui, mais surtout de lui. Encore et toujours. Et, elles sont là pour démontrer que Dechavanne est dans la réalité comme à la télé, vice-versa.

L’intéressant avec ces images inédites, inédites comme la plupart de celles montrées ce soir d’ailleurs, se trouve dans ce qu’elles renferment. Par le truchement de la nouveauté contenue dans le caractère non encore vu de ces images, la production ouvre grand la porte aux fantasmes et fictions procédant du hors-champs (cf. : Promesses). Mais, la referme aussitôt. Car, ces séquences nouvelles ne font qu’étayer du déjà-vu et du déjà-su. Elles ne sont que preuves supplémentaires et non indices nouveaux ou, mieux, découvertes capitales. Ainsi, elles nous disent qu’autre chose est à voir, mais ne nous disent pas autre chose. Elles font évoluer les choses toujours plus loin dans le même sens. On a beau les retourner dans tous les sens, elles nous signifient la même chose… mais pas pareil. Finalement, derrière les fantasmes n’existe qu’une seule et unique réalité : celle qu’on nous montre.