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Tout l’intérêt du prime
time réside dans la réactivation de la mécanique du jeu.
Et, l’élimination est censée en être la quintessence. Sauf
qu’une fois de plus, point de surprise donc point d’évolution
nette à attendre. Antti s’est fait sortir, Prosper reste,
les ingrédients demeurent les mêmes dans la mesure où le Finlandais
n’est jamais parvenu à représenter un enjeu narratif fort.
Le Français peut reprendre sa place, celle de bouc-émissaire
évident qui permet aux nice Lofteurs de voter
sans état d’âmes. À ce niveau, seule sa sortie relancerait
le processus en profondeur. Mais, ce n’est pas gagné.
Bien sûr, tout au long de la longue émission, les résultats
sont extrêmement serrés (forcément serrés !), bien sûr le
public est très chaleureux et bien sûr Antti est gentil. Gentil
à un tel point que ça en devient désobligeant pour lui. Gentil
comme on dit d’un enfant, ou pire d’un animal. Gentil comme
on dit « attention, chien méchant ». Gentil, « qu’on
aimerait tous avoir un Antti à la maison », n’est-ce
pas Flavie ? Gentil, et tellement gentil, qu’on n’aura aucun
scrupule à le virer : il comprendra. Gentil, et bien d’autres
choses que Christophe Dechavanne tentera d’exposer, en vain
: Antti est gentil. Alors, on est bien tristes de le voir
quitter définitivement la Villa. Et Christophe ne peut retenir
une larme.
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C’est qu’il a le cœur serré,
l’animateur, de devoir lui aussi quitter la Villa. Même s’il
emporte avec lui Perso. Ah, quelle expérience ! Que seule
son émotion est capable de transmettre. Car, des images montrées
pour nous résumer son séjour ne transparaît que le joyeux
drille, le boute-en-train aux attitudes paternalistes, voire
rigides. Ces images ont beau être inédites, elles ne différent
pas d’avec celles diffusées au cours de la semaine : elles
sont faites pour faire rire. Rire avec lui, mais surtout de
lui. Encore et toujours. Et, elles sont là pour démontrer
que Dechavanne est dans la réalité comme à la télé, vice-versa.
L’intéressant avec ces images inédites, inédites comme la
plupart de celles montrées ce soir d’ailleurs, se trouve dans
ce qu’elles renferment. Par le truchement de la nouveauté
contenue dans le caractère non encore vu de ces images, la
production ouvre grand la porte aux fantasmes et fictions
procédant du hors-champs (cf. : Promesses). Mais, la
referme aussitôt. Car, ces séquences nouvelles ne font qu’étayer
du déjà-vu et du déjà-su. Elles ne sont que preuves supplémentaires
et non indices nouveaux ou, mieux, découvertes capitales.
Ainsi, elles nous disent qu’autre chose est à voir, mais ne
nous disent pas autre chose. Elles font évoluer les choses
toujours plus loin dans le même sens. On a beau les retourner
dans tous les sens, elles nous signifient la même chose… mais
pas pareil. Finalement, derrière les fantasmes n’existe qu’une
seule et unique réalité : celle qu’on nous montre.
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