Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     



 

 

 

 

 
(c) D.R. INCENDIAIRES #3
De la star Ac’
Par Cyrille GUÉRIN


On dit ici et là, dans les milieux intellectuellement autorisés, que la Star academy, c’est de la bouillie pour France d’en bas. En ces temps de patchwork intimes, il en serait donc un certain nombre, à commencer par plusieurs rédacteurs de ce site, dont votre (humble) serviteur, qui, sans le vouloir, appartiendraient à cette frange veillée par Jean-Pierre Pompidou (à côté de ce Johnny sans aspérités, sans rides, sans tumeurs à la vie, VGE, entendu ce matin dans le poste radio, fait figure de Mick Jagger de la politique, tant son alacrité pédagogique sur l’Europe en marche ou en débâcle, c’est selon, finit par convaincre les plus réfractaires à l’Union - rendez-vous compte, même à Moscou, on paye son Kebbab en euros, et le docte président de la Convention européenne de ne pas évoquer, tant l’évidence est flagrante, le gramme de hasch ramené d’un séjour aux Pays Bas). Pourtant, attaquer le télé crochet d’Endemol, Arthur et Courbit relève du plus assourdissant des simplismes. On vitupère sur le paramètre vidéo surveillance de la chose, sur l’enfermement forcément subi des candidats, et puis, cela va sans dire, sur le manque de talent de ces derniers, décrété par saint Télérama. Mouais ! Qu’en dirait Schneidermann du fond de sa retraite colombanienne (au moins, maintenant, le chroniqueur cathodique canonique, viré pour Œdipe exacerbé, aura-t-il, tel Montiel, tout le loisir d’ouvrir sa gueule : vous avez dit patchwork intime ?)



  (c) D.R.

En 2003, il va malheureusement de soi, et les actes parlent, que le service public n’est plus à la hauteur. Ce n’est quand même pas Fogiel et De Pétrini qui nous feront penser le contraire. Pas plus que ces deux pauvres gosses tués récemment par leurs parents (bizarre, on m’avait toujours dit que c’était aux enfants de tuer le père) et que les services sociaux, malgré leur détermination, n’ont pu sauver. C’est un autre débat que nous ne nous autoriserons pas ici à deviser. Dans le privé aujourd’hui, on trouve de tout pour se refaire une santé : des coachs pour réparer les bleus au cœur, des psys qui déculpabilisent, des cartes de ciné qui permettent d’y aller à volonté sans débourser une fortune (mais attention, tout cela, chers amis, à un prix), et des émissions qui en disent long sur l’époque. La Star Academy en est. Inutile de le nier. Mesdames, messieurs les censeurs et autres prescripteurs de fortune, il semblerait que vous avez mal regardé ce programme, qu’à tort, vous l’avez accusé de tous les maux. Parenthèse : Tout les oppose de Castaldi, précurseur et chantre de la télé réalité locale, n’est pas exclusivement un simple show à décérébrer, c’est aussi et surtout d’un point de vue esthétique une collision, consciente ou non, entre Kiarostami et Soderbergh. Le bus, la circulation des idées, souvent vomitives, je vous l’accorde, font de ce magazine un pur produit cinématographique (Ten + Traffic) : admirable. Il en va de même pour la Star ac’. Passons sur le module apprentissage à la chanson de l’émission (même si ici, on a envie de hurler tout le bien qu’on pense de Pierre ou de Patxi - vous inquiétez pas les gars, on viendra vous voir à l’Olympia ou à la salle des fêtes de Monplaisir près d’Angers). Penchons-nous plutôt sur le casting du cru 2003.