Ces quelques arbres ne doivent pas raser
la forêt qu’ils cachent. Une luxuriance de stéréotypes, acceptés
ou contestés par la communauté homos, et qui mérite une totale
visibilité. Car, oui pédés et gouines ne sont pas que des
RIB ou de frénétiques consommateurs. Là, seul le cinéma s’est
honnêtement approprié une donne névrotique, névrosée et psychotique
grillant toutes les priorités dans le circuit homo. Exception
faite du navrant Placard de Veber. Tais toi, Francis.
Effectivement. Cocteau, à l’actualité brûlante, a, en son
temps définitivement éternel, étudié la question. D’un point
de vue on ne peut plus charnel et romantique. O fantasma,
il y a deux ans, légèrement distribué, et Presque rien,
il y a trois ans, ont à eux deux relancé la thématique de
l’homosexualité à l’écran. Aujourd’hui, c’est au tour de Ken
park et surtout du Elephant de Gus Van Sant de
continuer le ban. Et, selon diverses fortunes, de dézinguer
toutes les conventions. Intervenant là où les reportages et
autres téléfilms télé ne planteront jamais leurs caméras ou
bienséantes ou déphasées.
Affublés tous du prédicat, films pour ados,
il ne faudrait pas pour autant oublier de dépiauter plus encore
ces deux objets qui, à leur manière, traitent aussi de l’homosexualité.
Le père du jeune skater fan de Offspring, de Good Charlotte
et des Distillers dans le Larry Clark et les deux tueurs dans
le palmé d’or 2003. Si les deux scénarii réservent des sorts
bien différents à leurs deux représentants de la classe homo,
ils posent également de sacrées questions quant à icelle.
Ainsi sous des oripeaux de tolérance, Pasolini, reviens, ils
sont devenus fous, les deux frères jumeaux, surtout le premier
dans la chronologie des sorties, restent équivoques sur ce
nitroglicérineux substrat. Si Van Sant veut tout déconstruire,
y compris cette putain de société qui voit des fusions partout,
Clark, sorti de son esthétique pro teenage, met les doigts
dans la prise. Et la décharge n’en est que plus dévastatrice.
Soit un paternel à l’homosexualité latente qui s’entiche de
son sexy fiston. Les pédés seraient-ils incestueux et pédophiles ?
Si le message consiste à remettre en cause la nomenclature
paternaliste et les dégâts inhérents à un secret longtemps
caché, la question mérite d’être néanmoins posée . Le
mal, lui, est fait. Ken Park, un éléphant dans un magasin
des porcelaines. Elephant, justement, se pique aussi
du corpus, avec un peu moins d’épines plantées dans les doigts.
Les deux gamins serial killers sont-ils de la pédale ?
Qu’a donc voulu dire Van Sant, lui-même homo ? Rien
si l’on en croit ses différentes déclarations. NO message.
A vous de digérer ce que l’on vous donne en pâture. Pourtant,
le fait est qu’il n’y a pas de hasard. L’étreinte aqueuse
pré-massacre des deux potes / amants n’est là que pour appuyer
une évidence : tuer le père de toutes les façons. Et
ça, seuls les dèps sont titulaires de cette honorable boucherie.
Les deux hétérosexuels tourtereaux ne sont-ils pas tenus en
joug lors de la pénultième scène. La reproduction n’est-elle
pas menacée ? Le cinéma, lieu du père à condition qu’il
y soit destitué. La prochaine fois, nous ne parlerons pas
des Invasions barbares, film qui sent la prostate.
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