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SCENES DE SEXE,
BETES DE SEXE

Best of…
Par Nicolas RICHARD


« Et ça, ça va là-dedans »
This is Hardcore, Jarvis Cocker


D’abord une multiplicité de nomination. Scènes de sexe, de nus, de chairs, de corps, de cul. Scènes sexuelles, sensuelles, charnelles, corporelles, érotiques, pornographiques, chaudes, cochonnes, à poil. Scènes de. Scènes à deux. Scènes doubles. Le personnage et l’acteur. Bien plus souvent l’acteur quand celui-ci n’est pas dirigé que le personnage.

Il ne s’agit pas ici d’être exhaustif ni de se plonger dans le débat rebattu de la représentation de l’acte sexuel au cinéma mais juste de prendre en considération les scènes de sexe de quelques films récents. Après tout si les cinéastes décident de montrer des scènes de cul à l’écran c’est qu’ils veulent qu’on les regarde, d’autant plus que concernant le sexe à l’écran, les tabous et les interdits sont tombés depuis plusieurs années.

Je sais bien que les vrais pornographes se paluchent devant FashionTV, vous laissent toujours tomber le premier samedi soir du mois et ont leur indispensables paires de jumelles de poches pour mater la voisine exhib’ mais voici une petite liste des séquences qu’ils ont ratés. Nous aussi on a maté.


BEST OF

La plus émouvante


  Raja (c) D.R;
Raja de Jacques Doillon. Entre Raja la jeune marocaine et Frédéric, l’occidental quadragénaire amateur de « cul léger », le passage à l’acte ne résout rien bien au contraire. Raja qui taille des pipes dans les voitures tombe amoureuse de Frédéric mais ne peut s’empêcher de se comporter avec lui comme avec un client. A part « cadeau » et « argent », Raja connaît  aussi le mot « capote », « t’as fini » lance-t-elle à Frédéric. Il répond « ça me coupe les couilles que tu dises ça ». Bien loin de traiter « la scène » avec le renoncement de certains cinéastes qui ne voient dans ce genre de scène que l’aboutissement d’une inévitable intimité entre deux personnages, dictée par un scénario peu imaginatif, Doillon la décale aux trois-quarts du film pour montrer l’impossible intimité de Raja et Frédéric. Car l’enjeu du film de Doillon est de filmer l’intimité entre deux êtres qui n’arrivent pas à avoir autre chose que des rapports d’argents. L’intimité entre deux continents.


Les plus bruyantes

Twenty Nine Palms de Bruno Dumont. Entre lui, photographe américain venu faire des repérages dans le désert et elle, russe parlant français, ça pénètre fiévreusement, ça étreint ferme, ça veut fusionner, ça gémit, ça crie, ça hurle. Ça n’est pas du réalisme, mais ça essaie de fictionner quand même. Pas de fusion, pas de fiction. Un terrifiant sur place. C’est du toc du baroque du grotesque, mais si ça crie c’est parce que finalement on ne peut pas distinguer les cris du viol de ceux de la jouissance. Ça ne fusionne pas les cris ça se propage, comme la violence.