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Gérard Depardieu (c) D.R.

En près de trente ans, on voit et revoit toujours les mêmes postulants, à croire que le cinéma français manque furieusement de prétendants. Pour le record des nominations, on regardera du côté de Gérard Depardieu (13), Isabelle Huppert (13), Michel Serrault (12), Daniel Auteuil (9 en quinze ans) ou encore Bertrand Tavernier (8), André Téchiné (7), Patrice Leconte (7). L’une des catégories capables de représenter au mieux ce vide béant sur lequel repose ce principe de récompenses est très certainement celle du « meilleur espoir », censée encourager un acteur ou une actrice aux débuts prometteurs. Elsa Zylberstein est nommée trois ans de suite sans jamais rien recevoir (à croire que les espoirs sont retombés), Isabelle Carré en 1992 puis en 1998 (une revenante très certainement) et plus drôle, Emilie Dequenne en 2003 pour Une femme de ménage alors qu’elle recevait le prix d’interprétation féminine à Cannes quatre ans plus tôt. Prise de risques minimes. Du côté des réalisations, on favorise indéniablement les reconstitutions historiques à budget faramineux (Cyrano de Bergerac, Le Dernier métro, Tous les matins du monde, Le Pianiste) ou encore les films clichés un brin démago mais qui ont su séduire le public (Amélie Poulain, Le Goût des autres).

  Julie Depardieu (c) D.R.

Malheureusement, le cru 2004 n’échappe en rien à cette règle. Julie Depardieu concourt naturellement pour le meilleur espoir féminin tandis que les catégories les plus prestigieuses voient se côtoyer Denis Arcand pour Les Invasions barbares, l’habitué Jean-Paul Rappeneau avec Bon voyage (qui ressort pour l’occasion en salle), et, nouvelle venue, Noémie Lvovsky qui, pour ce faire, a mis de côté toute l’originalité de La Vie ne me fait pas peur pour se laisser produire par… Claude Berri. Au final, le palmarès est à la hauteur de nos espérances : Les Invasions barbares, par ailleurs canadien, est consacré meilleur film et meilleure réalisation sachant que ce semblant de film ignore complètement la mise en scène, trop narcissique et suffisant pour concevoir l’idée même du hors champ. Côté technique, on donne la pièce à Bon voyage pour ses efforts de « qualité française », et Omar Sharif reçoit le César du meilleur acteur pour servir l’image de tolérance (consensuelle) que l’Académie s’attache depuis toujours à défendre. Seul réconfort, Depuis qu’Otar est parti de Julie Bertucelli a reçu le titre de « meilleure première œuvre ». Mais qu’en est-il de Tiresia, Pas de repos pour les braves, Histoire de Marie et Julien, Un film parlé, etc… ? Qui ira redécouvrir ces joyaux pour lesquels il est bon de croire encore à l’exception culturelle justement défendue par Agnès Jaoui lors de la soirée ?

Rendez-vous l’année prochaine dans l’espoir d’une consécration bien méritée de L’Esquive. Ne rêvons pas.



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