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E.T. (c) D.R. FICTIONS CORP.
Par Sylvain MILLIOT


Fictions Corp active et désactive les désirs. Fictions Corp est une zone de votre espace mental. Fictions Corp est au croisement des représentations. Fictions Corp joue des images et des mots. Fictions Corp investit dans la langue. Fictions Corp récolte des données sur l’univers et les reformule. Fictions Corp est bien réel.



ET SI…  (Fictions Corp.)

  The Faculty (c) D.R.

« Et si Spielberg, Lucas, King, étaient des extraterrestres dont la tâche est de nous habituer à travers des films comme E-T à nous préparer mentalement à la grande invasion. » dit en substance Casey a.k.a Elijah Wood, pas encore l’icône nerd Frodon, dans le teenage movie The Faculty. L’art de la mise en abîme, rouerie dont on ne sait si elle s’est mis en scène primitivement le mieux dans la littérature ou la peinture, mais qui est aussi vieille que la représentation et les miroirs, prend ici sa tournure série B américano-kitsch jouissive.

Le propos n’a rien d’anodin.

Il condense en densité poétique de drugstore une vérité connue depuis Walter Benjamin : le cinéma, art de masse, diffuse l’avant-garde sans même que le public n’y prenne garde. « peut-être que dix mille personnes n’ont pas oublié la pomme de Cézanne, mais c’est un milliard de spectateurs qui se souviendront du briquet de l’Inconnu du Nord Express ».(1)

A cela ajoutons qu’il sait s’auto-célèbrer, et générer ses propres mythes. L’image est sa matière, la représentation son seul sujet. Mais bien plus, Casey énonce une équation quotidienne : l’espace de la fiction est le même que l’espace du réel. Le cinéma a-t-il, du fond de son passé forain, su mesurer les effets de sa technique ? Non, bien sûr, il a fallu cent ans pour comprendre.