Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     



 

 

 

 

 
New York CINE CHRONIQUE
Chronique d'une expérience
new-yorkaise
Par Guillaume DREYFUS


Pendant mes vacances estivales, j'avais décidé de me rendre dans la ville. Cité des cités. Unique cité. Île perdue au milieu du béton, moderne, splendide, affreuse d'agressivité et de violence. Méprisant pour une fois la campagne ou l'océan, un bain de cosmopolitanisme, de moiteur et de métro était nécessaire. New York a de fascinant sa capacité à choquer. Dès le premier coup d'oeil, le visiteur puceau éprouvera dans tous les cas un sentiment extrême. Que ce soit l'adoption ou le rejet, la réaction sera exacerbée par l'imposante présence de la ville. Raymond Depardon avait tenté de réalisé un film documentaire sur New York en 1983. Est né de ce projet un court-métrage (New York, NY, César du court-métrage documentaire) dans lequel la voix du photographe retentit, prophétique :

"J'étais venu à New York pour tourner un film. Loin, cela me paraissait évident... Je n'arrivais pas à filmer cette ville, elle était trop forte"

  New York
Dans les rues de Brooklyn, sous les buildings de Wall Street, dans les bars du Village, l'esprit urbain est là. Oppressant. Les attitudes, l'art, la vie est liée au rythme de cette masse. Les gens s'entassent sur des buildings de plus en plus haut, dans un métro de plus en plus rempli. Et pourtant la solitude est palpable. A tous les coins de rue. Mon compagnon de voyage a rejoint Paris depuis deux jours et je déambule seul dans les rues de Manhattan, observant cette faune que sont les touristes et les business men du Midtown. Mélange de short à fleurs et de costards Hugo Boss, de valises Samsonite et de d'attaché-case, pressés de rentrer à l'hotel, au bureau, à l'appart'... Le New Yorkais est pressé. Pressé et distant.

Finalement, Paris n'est pas si loin.

J'avais décidé de prendre mon temps aujourd'hui. Seul sur la 42° rue, il m'apparaît de plus en plus que c'est impossible. Le flux continu est entrainant et la mécanique du fluide humain est implacable. Ces immenses artères aux allures de canyon ne sont pas propices à la flanerie, et si quelqu'un ose passer outre cette loi tacite, le piétinement est inéluctable. Après tout, me résignant, c'est bien pour cela que je m'étais déplacé.