À bien y regarder et finalement, dans l’acception
la plus virile la plus terminale de cet adverbe, à quoi ressemble
le monde mondialisé, globalisé, communautarisé en 2004 ?
A Ce 14 septembre indien, estivalement parlant, présente un
mercure, bien qu’agréable somme toute, relativement glacial
niveau social, sociologique. Le nouveau Radio 4 dans les oreilles,
plutôt mitoyen des meilleurs Happy mondays ou autres Talking
heads à savoir, et contrairement à ce qu’en disent les échotiers
musicaux du pays, jubilatoire de bout en bout, me voilà, mal
rasé, le cheveu hasardeux et la tronche dans le cirage post
soirées à forte propension œnologique, me voilà donc prêt,
si peu en vérité, à affronter la planète. Peter Parker de
fortune, humant la rue et ses badauds, le walkman à fond les
ballons afin d’atténuer le soft cynisme qui s’immisce insidieusement
et progressivement en chacun de nous. Un état d’esprit très
fashion de nos jours qui, couplé à une apathie pathologique
et blah blah blah…
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Au fond à quoi tout cela sert-il, mon pauvre
garçon ? Toute cette logorrhée esthétisante et migraineuse,
cette crise si petit bourgeoise engluée dans une profonde
paralysie de l’initiative, de l’engagement ? Voilà, mec,
l’engagement-ce que j’ai dit délicatement l’autre soir à Frédéric,
ce mec merveilleux qui mérite tous mes, tous nos hommages,
quelle que soit l’issue de tout cela (je te dédie cet Incendiaire
pt’tit con car c’est toi qui en es à l’origine). Le casque
sur les oreilles, les doigts fébriles sur le clavier pour
décrypter, forer, ET S’EN CONTENTER – quelle honte franchement,
une léthargie qui, si elle n’était pas totalement réelle et
ancrée dans les mœurs, ferait doucement rire. Alors oui, blah
blah blah…
Laissons à Pierre Marcelle et Eric Fottorino le soin de dépioter
au quotidien, c’est admirable non ? ce foutu mal. D’abord
il y a cette Une de « Libération » en ce fameux
14 septembre, laquelle titre sur les délocalisations et est
illustrée par une photo - le monde n’est plus que ça, une
image, des images d’épinal (trop) régulièrement renforcées
par de vomitifs concepts comme la télé-réalité ou, en pleine
éclosion actuellement, le docu réalité. Une photo, disais-je,
qui, placée sous le titre « Libération », nous rappelle
efficacement que le terme d’oxymore n’a pas été inventé pour
les spectateurs de Coca tévé, nouveau nom de Bouygues Channel
1. On y voit une sortie d’usine polonaise policièrement gardée
par des CRS (antipathiques). No comment si ce n’est qu’aujourd’hui,
14 septembre, nous apprenons que quelque 85% des salariés
français, et oui il en reste, ne sont guère, pour rester poli,
satisfaits de leur sort professionnel. Scoop, coco !
Ne reste plus que nos yeux pour rire et nous oreilles pour
pleurer.
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