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" … le pouvoir, le capitalisme,
magnifie le corps en le réduisant à
une chose, en plus, comme durant le nazi-fascisme,
cette chose a été visible, concrète,
physique. Selon moi, le pouvoir d’aujourd’hui
manipule plus profondément les consciences.
" Pier Paolo Pasolini
Cette année, le 5 mars, Pasolini, ce cinéaste-poète-écrivain
dont l'œuvre dérange et l'engagement politique
gêne, aurait eu 80 ans, l'âge de la
sagesse s'il en est, en tout cas le temps pour
nous de revoir les films, de les confronter, de
comprendre ce qu'ils disaient hier de la société
d'aujourd'hui et, inversement, ce qu'ils disent
aujourd'hui de notre histoire. Le moment est venu
de faire une lecture à hauteur d'œuvre
comme on dit à hauteur d'homme.
Après avoir ressorti au cinéma en
Juin dernier Salo et La Trilogie de
la vie, Carlotta films édite, pour
la première fois en France, et dans des
éditions collectors, ces 4 œuvres phares
de Pier Paolo Pasolini sur support dvd .
Regarder le triptyque de " la trilogie
de la vie " en même temps que
Salo, ou les 120 journées de Sodome
c’est sans aucun doute éclairer chacun
de ces films d’une lumière nouvelle, là
où se jouent les convictions profondes
et la tragédie créatrice de Pasolini,
où le langage des corps est celui d’un
érotisme médiéval et originellement
populaire avant d’être, par la force de
la critique, des codes et d’une société
frileuse, celui d’une expression politique violente
et terriblement actuelle. Pour qui doute encore
de la puissance du cinéma, Pier Paolo Pasolini
offre une formidable leçon à la
fois enjouée et réfléchie.
Le film Salo ou les 120 jours de Sodome
(1975) : unanimement reconnu
comme un film résolument anti-fasciste,
l’ultime réalisation de Pier Paolo Pasolini
(Avec comme acteur Paolo Bonacelli, Giorgio
Cataldi, Uberto Paolo Quintavalle, Aldo Valletti)
est une adaptation des 120 journées
de Sodome du marquis de Sade, dans le décor
d’un château italien au temps de la " République "
mussolinienne de Salo.
Le réalisateur :
Evoquer le nom de Pier Paolo Pasolini revient
souvent à éveiller le souvenir d’un
artiste sulfureux, amoureux des " mauvais
garçons " et des quartiers populaires.
C’est parler de cet homme traqué par la
justice et la censure, ce cinéaste-poète-écrivain
dont l’œuvre dérange et l’engagement politique
gêne. C’est enfin s’interroger à
nouveau sur ce corps retrouvé mystérieusement
assassiné et sauvagement mutilé,
le 2 novembre 1975 sur une plage d’Ostie. Ce serait
tout ceci et tellement autre chose si, enfin,
dépassant le stade de la presse à
scandale, nous faisions une lecture à hauteur
d’œuvre comme on dit à hauteur d’homme.
En 2002 Pasolini aurait eu 80 ans, l’âge
de la sagesse s’il en est, en tout cas le temps
pour nous de (re)voir ces films puissants, intelligents,
bouleversants et joyeux.
Les langues du DVD :
en version originale italienne mais aussi en version
" officielle " en langue française
(Supervisée par Jean-Claude Biette avec
les voix de Michel Piccoli, Micheline Boudet,
Anouck Ferjac)
Les bonus du DVD
: un documentaire inédit, Salo
d’hier à aujourd’hui (30 mn), réalisé
pour la sortie de l’édition DVD brosse
un portrait de Pier Paolo Pasolini au travail,
à travers des images d’archives et des
photos de plateaux jamais vues, ainsi que des
interviews du réalisateur à l’époque.
Mais derrière l’homme, c’est aussi une
occasion de redécouvrir l’œuvre et d’apprendre
les circonstances particulières qui ont
entouré le tournage du film, sa sortie
mouvementée, et de voir de quelle manière
il peut être appréhendé aujourd’hui,
près de trente ans après. Avec des
témoignages de Hélène Surgére
(actrice dans Salo), Jean-Claude Biette
(qui a supervisé la version française
considérée par Pasolini comme la
version " officielle " du film), Ninetto
Davoli (acteur fétiche du cinéaste).
Un autre documentaire inédit de 20 mn,
Enfants de Salo, composé d’entretiens
avec quatre cinéastes français marqués
et influencés par Salo (Bertrand
Bonello, Catherine Breillat, Claire Denis, Gaspard
Noé). On y trouve aussi la bande-annonce
d’époque, un diaporama de photos de plateau
inédites et un dossier de Presse original
de l’époque (48 pages)
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