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Loulou (c) D.R.

CONCOURS DVD

LOULOU
de G. W. Pabst


SYNOPSIS : Le destin tragique de Loulou, une créature aussi splendide que capricieuse, insouciante et scandaleuse. Elle est entretenue par le riche Peter Schoen, qui commandite ses spectacles de music-hall. Il la surprendra en position compromettante avec son propre fils, Alva, lui tendra un pistolet et lui ordonnera de se suicider. Autour de cette fascinante beauté auront aussi gravité son ancien protecteur, le vieux Schilgoch, une costumière folle amoureuse d’elle, Anna Geschwitz, et jusqu’à… Jack l’Eventreur.


A l’occasion de la sortie DVD du film Loulou de de G. W. Pabst avec Louise Brooks, Carlotta Films et Objectif Cinéma vous proposent de gagner 10 de ces DVD.







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« Il n’y a pas de Garbo ! Il n’y a pas de Dietrich ! Il n’y a que Louise Brooks ! » Une exclamation faite par Henri Langlois, son plus grand fan, celui qui a orchestré son retour en grâce auprès des cinéphiles (de l’autre côté de l’Atlantique, ce travail a été opéré par James Card). En 1955, il la choisit comme égérie de sa rétrospective consacrée à soixante ans de cinéma. Loulou revient dans la légende. Pour toujours…

« Je suis une blonde aux cheveux noirs » Disait Louise Brooks. Et c’est ce que la postérité a retenu d’elle : une coupe ébène (coupe à la garçonne que l’on ne nomme plus aujourd’hui que « Coupe Louise Brooks », même portée par Amélie Poulain) contre une peau laiteuse. Il faut dire que le pic de sa carrière n’a guère duré que… deux ans, de Une fille dans chaque port de Howard Hawks en 1928 à Prix de beauté d’Augusto Genina en 1930. C’est entre les deux qu’elle a tourné Les Mendiants de la vie de William Wellman, The Canary Murder Case de Malcolm Saint Clair, et bien sûr Loulou et Journal d’une fille perdue de G.W. Pabst. Le pire, c’est qu’il ne s’agit même pas d’un exil volontaire comme celui de Garbo : l’actrice est tout simplement passée de mode au début des années 30 et toutes ses tentatives de come-back ont échoué. Pas de destin tragique non plus à la Marilyn : Louise Brooks a vécu jusqu’en 1985, s’éteignant à l’âge de 79 ans dans son petit appartement de Rochester (dans l’état de New York).


DES ANNEES 20 A AUJOURD’HUI

Louise Brooks naît en 1906 dans le Kansas - comme l’héroïne du Magicien d’Oz. A quinze ans, cette fille d’une famille aisée part pour New York suivre des cours de danse et se retrouve vite Ziegfeld girl. La Paramount lui signe un contrat de cinq ans en 1925. En très peu de temps, elle multiplie les apparitions : The Street of Forgotten Men en 1925, The American Venus, A Social Celebrity, It’s the Old Army Game, The Show-off, Love ‘Em and Leave ‘Em et Just Another Blonde, tous en 1926, Evening Clothes, Rolled Stockings, The City Gone Wild et Now We’re in the Air, tous en 1927. Elle épouse au milieu de tout ça son metteur en scène de It’s the Old Army Game, Edward Sutherland. Leur union dure de juillet 1926 à juin 1928, l’actrice se déclarant alors « inapte au mariage » - ce que confirmera son second divorce de Deering Davis en 1938, au bout de cinq ans.


FEMME-FEMME… & HOMME

En 1928 arrivent Une fille dans chaque port de Howard Hawks et Les Mendiants de la vie de William Wellman. L’idylle cinématographique avec Hawks semble une évidence : le réalisateur, celui qui, plus tard, fera de Lauren Bacall l’équivalent féminin d’un Bogart, aime les femmes comme elle, indépendantes, fortes et dotées d’un humour caustique. Il en fait d’ailleurs une plongeuse de cirque et la filme à plusieurs reprises en train de sauter dans un baquet de bois ! Devant la caméra de Wellman, elle ne vole plus tant aux hommes leur caractère que… leur costume, son travestissement en veste et pantalon demeurant l’un des plus troublants du septième art. Elle joue une jeune fille qui tue son père en état de légitime défense et s’enfuit en compagnie d’un vagabond, déguisée en homme. Le tout sur fond de crise économique et sociale. Sa déjà célébrissime coiffure est ramenée sous une casquette de gavroche…


EXIT MARLÈNE, VIVE PABST !


Suit un second rôle en 1929 dans la comédie policière The Canary Murder Case de Malcolm Saint Clair. Le rôle lui rappelle ses débuts : celui d’une danseuse de music-hall au costume bardé de plumes. C’est alors que Georg Wilhem Pabst la réclame : ce cinéaste autrichien a tourné des films comme La Rue sans joie, L’Amour de Jeanne Ney, ou Crise, dans lesquels il mêle, dans un style expressionniste, rapports de classe teintés de cruauté et dimension sexuelle trouble. La légende raconte que Marlène Dietrich était dans le bureau de Pabst, prête à signer son contrat pour Loulou… lorsque Louise Brooks a envoyé valser son contrat avec la Paramount afin de suivre le réalisateur en Allemagne. Dès lors le rôle-titre, inspiré de la pièce de Wedekind, reste à jamais lié à la magie dégagée par l’actrice et à son destin tragique dans les bras de Jack l’Eventreur. La même année, le metteur en scène filme de nouveau sa star dans Journal d’une fille perdue. Cette diatribe contre la bourgeoisie de l’époque subit les foudres de la censure. Les cinéphiles y voient pourtant aujourd’hui l’un de ses meilleurs films.


COME-BACK ?

Forte de ces deux chefs-d’œuvre, Louise Brooks rentre à Hollywood… où son esprit d’indépendance et son anti-conformisme la rendent déjà indésirable. En guise de représailles, la Paramount double sa voix dans The Canary Murder Case. L’actrice décroche en France un rôle dans le charmant Prix de beauté, co-écrit par René Clair et dirigée par Augusto Genina. Puis elle tente de nouveau de réveiller le désir de ses compatriotes, en vain : elle a beau laisser pousser sa frange (oui !), jouer les troisièmes couteaux aux côtés de Carole Lombard dans It Pays to Advertise ou devant la caméra de Michael Curtiz dans God’s Gift to Women en 1931, rien n’y fait - il faut dire qu’elle aurait refusé d’apparaître aux côtés de James Cagney dans L’Ennemi public, qui aurait pu relancer sa carrière. On la voit encore dans Empty Saddles (1936), Le Cœur en fête avec Cary Grant et King of Gamblers en 1937. Elle jette l’éponge après son ultime film, Overland Stage Raiders (1938) avec John Wayne.


LE TEMPS DES HOMMAGES

Louise Brooks se retire définitivement des écrans. Elle essaie de renouer avec ses premières amours en donnant des cours de danse à Beverly Hills, puis à Wichita. On raconte même qu’elle aurait été vendeuse dans le grand magasin new-yorkais Saks Fifth Avenue, au tarif de 40$ la semaine… Exilée en 1956 à Rochester, dans l’état de New York, elle lit, elle peint, et surtout, elle écrit : des lettres (magnifiques, dont beaucoup ont été publiées), mais aussi des articles au ton incisif, donnant sa vision personnelle de l’usine à rêves. Ses textes sont autant de témoignages mordants et passionnants sur le vieil Hollywood. En 1974, son livre Louise Brooks par Louise Brooks est un succès. Entre-temps, les cinéphiles l’ont remise sur son piédestal. Jean-Luc Godard, par exemple, lui a rendu hommage via Anna Karina dans Vivre sa vie : sa beauté, sa coiffure alimentent tous les fantasmes, mais aussi cette indépendance farouche et cet avant-gardisme qui lui ont coûté si cher. Louise Brooks s’éteint le 8 août 1985.


LE DVD LOULOU
Die Büchse der Pandora - Allemagne – 1929 Un film de G. W. Pabst avec Louise Brooks (Loulou), Fritz Kortner (Peter Schoen), Franz Lederer (Alva Schoen)

« Le scénario s’inspire de deux pièces du grand dramaturge expressionniste allemand Frank Wedeking : L’Esprit de la terre (1893) et La Boîte de Pandore (1901). Loulou est à la fois la cause du déchaînement des tempêtes de la passion et l’incarnation de la nature, de la vitalité pulsionnelle opposée aux tabous imposés par la "culture" d’une société prisonnière d’une "morale" immorale : en ce sens, elle est parfaitement innocente des drames qu’elle suscite. Elle représente, pour le meilleur et pour le pire, l’"éternel féminin" : c’est une créature totalement possessive dans ses désirs érotiques, mais profondément désintéressée dans ses rapports avec les hommes, à la fois force de vie et instrument de destruction, dont l’existence et la mort sont l’illustration de la dialectique freudienne Eros-Thanatos. On comprend que cette image vénéneuse et provocante de la femme libre ait fait scandale à l’époque : le film a été mutilé et défiguré par la censure. » (Marcel Martin in Dictionnaire des Films)

LES BONUS : PABST PAR BROOKS Quand Louise Brooks évoque ses relations avec son réalisateur G.W. Pabst. Un texte magique et magnifique, lu par Sabine Azema…, PABST CINÉASTE Portrait de G.W Pabst, l’homme qui a magnifié Louise Brooks pour la postérité, mais aussi le réalisateur de films muets aussi essentiels que La Rue sans joie et L’Opéra de quatre sous, ANALYSE DU FILM Par Jacques Siclier.




 



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