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Les gens qui s'aiment (c) D.R. LES GENS QUI S’AIMENT
de Jean-Charles Tacchella
Par Bernard PAYEN


SYNOPSIS : Un couple, quarantaine en fuite, se retrouve un beau soir dans les bureaux d’une radio. Jean-François, vient de terminer l’enregistrement de son émission  « croque la vie », Angie l’Américaine, vient sur un double caprice de vendre sa voiture et de s’acheter un manteau. Dès les premiers instants où ils se retrouvent, on ne sait plus trop s’ils se sont quittés le matin même ou bien vingt et un an plus tôt, tant leur plaisir de se revoir est réel. Le temps passe trop vite, on le sait mais on veut l’oublier. Jean-François et Angie rappellent dans leurs hésitations amoureuses Brigitte et François  dans  « il y a longtemps que je t’aime». Dans ce film, un couple uni par 25 ans de mariage décidait de se séparer et de reprendre une vie solitaire chacun de son côté, avant que la maladie ne s’en mêle et ressoude les deux êtres. Jean-François et Angie ont intégré les aléas d’une longévité amoureuse et s’en sont accommodés. Les périodes de séparation et de retrouvailles alternent Angie papillonne et voyage, Jean-François ironise et se sédentarise.

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POINT DE VUE

  Les gens qui s'aiment (c) D.R.

Par sa contrariété passagère de voir partir une nouvelle fois Angie au début du film, Jean-François, illustre cette contradiction qui caractérise souvent les personnages de Jean-Charles Tacchella, artistes et créateurs pris en tenaille entre l’attachement de l’amour fou et le besoin réel de solitude. Jean-François aime Angie autant que sa solitude.

En fabriquant des fictions à partir de sa propre vie et de celles des gens qui l’entourent, il a trouvé une manière personnelle de satisfaire son goût de l’altérité tout en restant isolé. Jean-François n’est pas un manipulateur, juste un rêveur à l’imagination fertile. Il était normal qu’il trouve sur sa route Laurent, garçon «sans emploi» jouissant de la vie et des connaissances. Avec Winnie, traductrice et fille d’Angie, rencontrée par hasard, ils aspirent à retrouver un nid social et sentimental. A leur manière de traverser chacun dans leur coin les  tracasseries ordinaires de la vie quotidienne, ils ramènent Jean-François une vingtaine d’années en arrière.

La conscience du temps qui passe, le retour sur soi et son propre passé finit par produire une mélancolie diffuse.  L’optimisme de Jean-François se fragilise, la superficialité d’Angie se froisse sous la peur « d’avoir tout raté», sa fille Winnie masque ses fêlures sentimentales derrière son énergie, Laurent se retrouve pris dans les rênes de fausses libertés.