Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     


 

 

 

 

 
De l'eau tiède sous un pont rouge (c) D.R.
Le voilà donc arrivé à bon port et le trésor enfoui sera non pas d'or mais d'eau. D'une femme. Saeko sera sa deuxième gouvernante, la plus puissante et la plus énigmatique pour l'homme, car elle l'inonde littéralement. Comment rendre compte de ce sentiment d'évidence et de suprême liberté que nous expose Imamura avec ce récit, où une femme asperge d'eau son amant au plus fort de sa jouissance, si ce n'est à écrire platement les faits ? Elle mouille non pas d'envie, mais de vie. Et généreuse, elle enveloppe de ses eaux matricielles Yosuke, où l'arc-en ciel scintille sur ces miroitements de flaques et de mares. Où les poissons rebroussent chemin jusqu'aux pêcheurs, bonhommes retraités, à leur plus grand bonheur ! D'autres personnages entourent notre héros, certains pour lui donner du travail (pêcheur de poissons sur un cargo), d'autres un toit, lui donner à réfléchir mais aussi et surtout à courir toujours à l'appel de la belle Saeko et se laisser se noyer dans ses flots. Alors il court, il court le furet vers sa femelle, mais seulement voilà, la femme, c'est aussi celle qui nous relie à la terre et à l'univers. Au plus profond des bassins scientifiques où des ingénieurs en blouses blanches étudient des particules bleutées, flottant dans une eau si pure qu'elle en est imbuvable (saveurs des mouillures féminines…) Il y a cette terre brûlée d'Hiroshima (mémoire traumatique de sa tante muette et de Taro, mais aussi de sa mère). Elle revient dans nos consciences en une séquence noire fumée où la jeune Saeko voit la mort de sa mère noyée par les flots du bassin, vestige de la pollution nucléaire.

La littéralité du récit filmique fait de chaque spectatrice et spectateur un voyeur vigilant et dans le même mouvement, libertin. À chacune et chacun de nous de choisir nos symboles et interprétations chamanistes, car après tout, dire que l'eau d'une femme c'est la vie, et que tout homme désire s'y noyer et régresser tel un fœtus énorme, peut paraître emphatique, non ? Oui, mais ce qui se trame en fin de compte (avant tout…) sous nos yeux est une histoire de lien : d'un homme, à ce qu'il peut vivre, et désirer vivre. Quelle peut-être sa place et sa légitimité auprès d'une femme lorsque celle-ci devient, dirons-nous, moins énigmatique ? Saeko a de moins en moins d'eau et c'est le signe d'une guérison tant attendue. Pas pour l'homme, titillé dans ses fantasmes. Inquiétude masculine qui se traduit par une impuissance virile momentanée Ce sera l'ultime obstacle à surmonter pour Yosuke afin de devenir un homme libre.




Acheter ce livre ou DVD sur le site : Fnac
Acheter ce livre ou DVD sur le site : PriceMinister
Acheter ce livre ou DVD sur le site : Amazon
Acheter ce livre ou DVD sur le site : Librairie Lis-Voir




Titre
: De l'eau tiède sous un pont rouge
Titre japonais : Akai hashi noshitano nurui mizu
Réalisateur : Shohei Imamura
Interprètes : Koji Yakusho , Misa Shimizu , Mitsuko Baisho , Mansaku Fuwa
Scénario : Motofumi Tomikawa, Daisuke Tengan, Shohei Imamura
Photo : Shigeru Komatsubara
Lumière : Hideaki Yamakawa
Musique : Shinichiro Ikebe
Montage : Hajime Okayasu
Production : Nikkatsu Corporation, Imamura Productions, BAP Inc. Eisei Gekijo, Maru limited
Producteurs associés : Comme des Cinémas, Catherine Dussart Productions
Festival : Compétition Officielle Cannes 2001
Pays : Japon
Format : couleur, 1. 85 - 35mm
Durée : 1h 59
Distribution : Pyramide
Sortie France : 28 Novembre 2001





De l'eau tiède sous un pont rouge
:
le site du film




.....................................................
Shohei Imamura


Il reste le seul réalisateur japonais à avoir remporté la Palme d'or - et à deux reprises ! La première fois en 1983, pour La Ballade de Narayama ; la seconde en 1997 avec L'Anguille. En 1989, Pluie noire a remporté le grand prix de la CST. Il a aussi été sélectionné en 1987 pour Zegen et en 1998 pour Kanzo Sensei.

.....................................................
Les comédiens

Koji Yakusho fait ses débuts dans Tampopo de Juzo ITAMI en 1986, mais c'est le succès japonais et international de Shall We Dance ? qui fait de lui une star, dix ans plus tard. Il travaille trois fois avec Masato Harada sur Kamikaze Taxi (1995), Leaving (1997), et Spellbound (1997) et quatre fois avec Kiyoshi Kurosawa sur Cure (1997), License to Live (1998), Charisma (1999), et Kairo (2000). De l'eau… marque sa deuxième collaboration avec Shohei Imamura après avoir interprété le rôle principal de L'Anguille.

Né en 1970 à Tokyo, Misa Shimizu a déjà travaillé deux fois avec Shohei Imamura et Koji Yakusho. Avec le premier, elle a joué dans L'Anguille et Kanzo Sensei (1998) ; avec le second dans Shall We Dance ?.