SYNOPSIS :
Jean de Médicis, 28 ans, est déjà capitaine
d’une armée pontificale lors de la guerre contre les
lansquenets de Charles Quint, empereur d’Allemagne, qui déferlèrent
sur l’Italie sous les ordres du général Frundsberg.
En dépit de son jeune âge, Jean de Médicis
jouit de l’estime des princes et des papes qui se le disputent
pour ses qualités de combattant et sa "grande expérience
dans le métier des armes." Il aime la vie, qui lui
garantit en retour un destin favorable ainsi que l’amour des
femmes. La pensée de la mort lui est étrangère,
et toutefois, il lui appartient déjà. La mort
trompe les téméraires en se cachant pour mieux
les surprendre. Il sera trahi par l’apparition des armes à
feu, la mort le frappera dans le dos. |
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Ermanno Olmi, cinéaste
résistant, signe une œuvre sublime, d'une froide poésie et d'une
grande force prophétique..
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Sûr que le
film ne se laisse pas facilement percer, arborant fièrement
la grâce glacée de son image rude. D'où
sort cet Ermanno Olmi ? On nous dit qu'il vient d'une région
du cinéma, élevée, où l'air qu'on
respire ferait éclater les poumons à plus d'un
petit faiseur de spectacles. Une région centrale en
fait, et pourtant toujours périphérique ; dans
ce lieu d'un cinéma hyper exigeant, sans compromis
ni concessions, on peut croiser quelques figures ou fantômes
jouant les mythes, les références ou les repoussoirs,
c'est selon : Bresson, Herzog, Kobayashi, Franju et quelques
autres. Olmi lui eut son heure de gloire avec L'arbre aux
sabots, récit austère du servage, qui ferait
encore aujourd'hui fuir bien des critiques (dans Libération,
Seguret rapportait qu'au festival de Cannes 2001 où
fut présenté Le Métier des Armes,
les critiques renâclèrent à voir un film
qu'ils sentaient bien être peu bandant, c'est-à-dire,
savaient pertinemment qu'ils ne se tiendraient pas les côtes
à la séance ; à l'heure où tous
se satisfont du petit gaulois, c'est plutôt un signe
en faveur de Olmi).
Le film ne déroge
certes pas à la réputation d'austérité
que se traîne son auteur. Son langage n'est pas celui
de la communication, son image n'est pas celle de la distraction,
ni même de la contemplation. Pourtant, si le film paie
son tribut visuel à la peinture flamande, ce qui fait
un de ces principaux attraits pourrait paraître comme
un défaut : sa photo, superbe, semble quelquefois nous
éloigner du centre de gravité du film, son récit.
Un récit dépouillé, tiré sur une
ligne de fuite : le destin de son héros confondu à
l'Histoire.
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Ce héros c'est Jean
de Médicis, capitaine des troupes pontificales du pape
Clément VII, autrement dit une bande de mercenaires
pilleurs, violeurs, lancée sur l'armée de lansquenets
allemands du roi Charles Quint, dirigée par le général
Frundsberg, maître de guerre bien décidé
à pendre le pape au bout d'un gibet d'or. Médicis
perdra sa lutte contre Frundsberg, mourant des suites d'une
blessure provoquée par un boulet de canon, nouvelle
arme qui changera définitivement l'aspect des guerres
et du métier des armes.
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