SYNOPSIS :
Hal, jeune cadre dynamique, écume soir après soir
les boîtes de nuit avec son compère Mauricio afin
d’y draguer les plus belles filles de la place. Son obsession
pour les canons de beauté l'aveugle complètement,
et rares sont ses succès, jusqu’au jour où il
se retrouve bloqué dans un ascenseur avec Tony Robbins,
vrai faux gourou new age. Celui-ci prend en pitié la
superficialité de son compagnon d’infortune et décide
de le rendre plus heureux : Hal ne verra plus désormais
que la beauté intérieure des individus, hommes
et surtout femmes, qu’il rencontrera. Les filles les plus laides,
pour peu qu'elles aient quelque qualité morale, lui apparaissent
alors comme des beautés de premier ordre. |
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LES ROIS DU GAG
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Avec leurs deux précédents
opus, les frères Farelly ont livré aux amateurs
cinéphiles deux sommets d'humour. Doués d'une
liberté de ton et d'une absence de complexe étonnantes,
les deux frères ont réussi à faire rire
avec des personnages au mauvais goût sans borne (machos,
concupiscents, grossiers et méchants) ou affligés
de tares mentales ou physiques (on se souvient du petit frère
de Cameron Diaz, trisomique et amateur de base-ball, dans
Mary à tout prix ou de l'albinos, serial killer
supposé, de Fou d'Irène) mis en scène
dans les aventures et les mésaventures les plus délirantes.
Cette faculté à rendre crédible des personnages
hors normes, à transgresser certains tabous bien ancrés
(comme celui qui impose de ne représenter un handicapé
qu'avec une dose de bon sentiment) et enfin à se jouer
des préjugés du spectateur, on l'a ressenti
comme une bouffée d'air frais, équivalente à
celle procurée par le Big Lebowsky des frères
Coen. Quel plaisir de retrouver enfin sur le grand écran
des spécialistes d'un humour qu'on croyait perdu depuis
Blake Edwards ! A l'inverse des comédies parodiques,
type Scary Movie, qui saturent le genre comique depuis
la série des Y a-t-il un pilote dans l'avion,
et qui trop souvent se limitent à un enchaînement
de séquences célèbres pastichées
avec plus ou moins de talent, les films des frères
Farelly regorgent d'inventions réjouissantes.
Ils racontent certes toujours
la même histoire: le héros masculin du film est
amoureux d'une jolie blonde (Gwyneth Paltrow après
Renée Zellwegger et Cameron Diaz) mais il est victime
d'un traumatisme subi dans son passé (le sermon peu
orthodoxe tenu par son père, pasteur mourant et drogué
à la morphine, l'invitant à ne jamais perdre
de vue les filles aux atouts corporels les plus suggestifs;
comme, dans Mary à tout prix, la scène-trauma
mémorable "de la fermeture éclair" et, dans
Fous d'Irène, l'infidélité faite
au personnage de Jim Carrey par sa femme, avec un nain noir
aussi savant en physique qu'en arts martiaux), traumatisme
dont le héros doit résoudre les conséquences
néfastes sur sa vie présente (l'obsession de
Hal pour les canons, après la schizophrénie
de Jim Carrey et la timidité pathologique de Ben Stiller)
avant de pouvoir filer le parfait amour avec sa belle blonde.
Autour de cette trame invariante, Mary à tout prix
et Fou d'Irène multipliaient les dérives
absurdes et les scènes gags, les intrigues les plus
diverses, du road movie au film policier, et les personnages
les plus singuliers, du détective privé au serial
killer.
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