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Shallow Hal - L'Amour extra large (c) D.R. SHALLOW HAL
L’AMOUR EXTRA LARGE

de Bobby et Peter Farelly
Par Jean-Baptiste LOUVET


SYNOPSIS : Hal, jeune cadre dynamique, écume soir après soir les boîtes de nuit avec son compère Mauricio afin d’y draguer les plus belles filles de la place. Son obsession pour les canons de beauté l'aveugle complètement, et rares sont ses succès, jusqu’au jour où il se retrouve bloqué dans un ascenseur avec Tony Robbins, vrai faux gourou new age. Celui-ci prend en pitié la superficialité de son compagnon d’infortune et décide de le rendre plus heureux : Hal ne verra plus désormais que la beauté intérieure des individus, hommes et surtout femmes, qu’il rencontrera. Les filles les plus laides, pour peu qu'elles aient quelque qualité morale, lui apparaissent alors comme des beautés de premier ordre.

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LES ROIS DU GAG

  Shallow Hal - L'Amour extra large (c) D.R.
Avec leurs deux précédents opus, les frères Farelly ont livré aux amateurs cinéphiles deux sommets d'humour. Doués d'une liberté de ton et d'une absence de complexe étonnantes, les deux frères ont réussi à faire rire avec des personnages au mauvais goût sans borne (machos, concupiscents, grossiers et méchants) ou affligés de tares mentales ou physiques (on se souvient du petit frère de Cameron Diaz, trisomique et amateur de base-ball, dans Mary à tout prix ou de l'albinos, serial killer supposé, de Fou d'Irène) mis en scène dans les aventures et les mésaventures les plus délirantes. Cette faculté à rendre crédible des personnages hors normes, à transgresser certains tabous bien ancrés (comme celui qui impose de ne représenter un handicapé qu'avec une dose de bon sentiment) et enfin à se jouer des préjugés du spectateur, on l'a ressenti comme une bouffée d'air frais, équivalente à celle procurée par le Big Lebowsky des frères Coen. Quel plaisir de retrouver enfin sur le grand écran des spécialistes d'un humour qu'on croyait perdu depuis Blake Edwards ! A l'inverse des comédies parodiques, type Scary Movie, qui saturent le genre comique depuis la série des Y a-t-il un pilote dans l'avion, et qui trop souvent se limitent à un enchaînement de séquences célèbres pastichées avec plus ou moins de talent, les films des frères Farelly regorgent d'inventions réjouissantes.

Ils racontent certes toujours la même histoire: le héros masculin du film est amoureux d'une jolie blonde (Gwyneth Paltrow après Renée Zellwegger et Cameron Diaz) mais il est victime d'un traumatisme subi dans son passé (le sermon peu orthodoxe tenu par son père, pasteur mourant et drogué à la morphine, l'invitant à ne jamais perdre de vue les filles aux atouts corporels les plus suggestifs; comme, dans Mary à tout prix, la scène-trauma mémorable "de la fermeture éclair" et, dans Fous d'Irène, l'infidélité faite au personnage de Jim Carrey par sa femme, avec un nain noir aussi savant en physique qu'en arts martiaux), traumatisme dont le héros doit résoudre les conséquences néfastes sur sa vie présente (l'obsession de Hal pour les canons, après la schizophrénie de Jim Carrey et la timidité pathologique de Ben Stiller) avant de pouvoir filer le parfait amour avec sa belle blonde. Autour de cette trame invariante, Mary à tout prix et Fou d'Irène multipliaient les dérives absurdes et les scènes gags, les intrigues les plus diverses, du road movie au film policier, et les personnages les plus singuliers, du détective privé au serial killer.