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 SYNOPSIS :
 Laura Ash est une séductrice, une manipulatrice aussi
 belle que dangereuse : une femme fatale. Sept ans après
 un audacieux vol de bijoux, pendant le festival de Cannes, elle
 change d'identité et épouse un diplomate, M. Watts.
 Alors qu'elle suit son mari en poste à Paris un paparazzi,
 Nicolas Bardo, la prend en photo et la met en danger. Sa curiosité
 pour cette femme lui sera-t-elle... fatale ?
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 | DEJA VUE ? 
    " Déjà
 Vue " : C’est l’expression qu’arborent les
 affiches publicitaires des rues parisiennes dans le dernier
 De Palma. Une expression évidemment étroitement
 liée à l’intrigue de Femme fatale ;
 mais une expression qu’on serait assez tenté d’adresser
 de prime abord au cinéaste, à l’égard
 du contenu de son film. Incorrigible De Palma… A chaque fois
 on le lui reproche : la mise en scène est géniale,
 mais le scénario… Eh bien il remet le couvert, le Brian,
 sans vergogne ! Son scénario pas vraiment béton
 est prétexte à traiter, encore et toujours,
 de ses thèmes favoris (le voyeurisme et la manipulation),
 et à assouvir ses fantasmes les plus chauds. Mais figurez-vous
 qu’il y a des gens pour aimer ça. D’autant plus que,
 comme toujours, le film est sauvé par la technique
 magistrale de " Brillant De Palma ", qui
 surprend tout de même à plus d’une reprise. Alors,
 " déjà vue ", sa Femme
 fatale ? Pas si sûr… 
    Délaissant le Nouveau
 Monde après l’échec de Mission to Mars,
 De Palma est venu en France tourner sa Femme fatale,
 grâce au confortable financement de Tarak Ben Ammar,
 qui lui a laissé carte blanche. Du coup il a laissé
 libre cours à ses fantasmes et, pour se faire plaisir,
 s’est lâché niveau sexe et clichés, en
 oubliant un peu l’efficacité dramatique. Efficacité
 globale, c’est entendu, car le film regorge de scènes
 spectaculaires – un film de De Palma sans morceau de bravoure,
 ça n’existe pas : la virtuosité affichée
 est une des marques de fabrique de son cinéma. Quoi
 qu’il en soit, il apparaît évident qu’il a conçu
 son script autour d’idées très visuelles et
 de scènes qu’il tenait à tourner. 
    
 
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 |  |  |  La première est
 probablement cette improbable étreinte lesbienne dans
 les toilettes du Palais des Festivals de Cannes. Le saphisme :
 voilà un fantasme dont De Palma n’avait, si je ne m’abuse,
 encore jamais traité. Il a probablement laissé
 de côté ses inhibitions à cet égard,
 voyant que c’était aujourd’hui à la mode...
 J’ai en tête l’excellent Bound des frères
 Wachowski , mais surtout le somptueux Mulholland Drive
 de David Lynch – film auquel on pourrait comparer Femme
 fatale à plus d’un égard. En effet, au-delà
 de la fascination pour l’amour au féminin pluriel,
 De Palma rejoint Lynch sur plusieurs points, comme la mise
 en abyme onirique laissant volontairement floue la cohérence
 de la (dé)construction de la réalité.
 Lynch n’est d’ailleurs pas le seul cinéaste auquel
 cette Femme fatale fait penser : ce Paris insolite,
 mystérieux et malsain dans lequel De Palma se complaît
 n’est pas sans évoquer Polanski. Polanski, chez qui
 on avait déjà vu le motif de l’Américain
 perdant sa femme à Paris (Frantic), chez qui
 on avait déjà vu Peter Coyote (Lunes de fiel)
 - et dont Tarak Ben Ammar avait d’ailleurs produit Pirates.
 
 
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