SYNOPSIS :
Parce que le temps détruit tout. Parce ce que certains
actes sont irréparables. Parce que l’homme est un animal.
Parce que le désir de vengeance est une pulsion naturelle.
Parce ce que la plupart des crimes restent impunis. Parce ce
que la perte de l’être aimé détruit comme
la foudre. Parce ce que l’amour est source de vie. Parce ce
que dans un monde bien fait le tunnel rouge n’existerait pas.
Parce ce que les prémonitions ne changent pas le cours
des choses. Parce ce que le temps révèle tout.
Le pire et le meilleur. |
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POINT DE VUE
Générique, à rebours,
en forme de spirale. La caméra s’abîme dans une
nuit noire, happée par quelques éclairages publics
rougeoyants. Deux hommes épais et suants , qui font
figure d’oracles, lâchent la sentence-matrice du film :
" le temps détruit tout ". Puis
ç’est comme un déferlement : Cassel sort
d’une boîte sur une civière, Dupontel est encadré
par des flics. Retour suivant : les deux mêmes
débarquent dans la dite boîte (homo) . Cassel
recherche un type . Il interroge et castagne à tout
va , s’enfonçant toujours davantage dans l’enfer du
Rectum (nom de la boîte). Il trouve le type, le charge…là
dessus, Dupontel armé d’un extincteur massacre le type.
Nouveau retour, etc, etc… Où l’on aura compris plutôt
vite que Marcus, accompagné de Pierre, traque Le Ténia
à la suite au viol d’Alex (Monica Belluccci).
Partant de la durée étirée
d’une nuit entamée en toute fin d’après-midi,
on remonte alors dans l’existence plus paisible du couple
en amont de l’irréversible engrenage. Sexes, drogues
et intimité. Ainsi le film ménage-t-il un apaisement
quasi progressif, à peine contrecarré par le
final, enchaînant des scènes saisies à
la volée, très heurtées mais liées
entre elles, jusqu’au plan fixe choisi pour figurer le viol
de Monica Bellucci par Jo Prestia. Un passant ne tentera pas
d’intervenir ( ?) ou de prévenir qui que ce soit,
et Prestia ne sera pas empêché le moins du monde,
contrairement à ce qui se produisait dans Femme
fatale, où il s’en prenait déjà à
Rebecca Romjin-Stamos, décidément. Sombre humanité,
à chacun sa part d’ombre, pas d’Antonio Banderas chez
Gaspard Noé.
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L’intérêt suscité par
ce film prétendument épate-bourgeois (la bourgeoise
est une salope, etc…) réside dans tout ce qui échappe
au discours apocalyptique et téléologique tout
bonnement déconcertant. Cette insistance du propos
(le temps détruit tout, donc) se trouve sans lien avec
le film, et le laisse creux, le renvoyant à ses désespérants
effets de réel. Avec un propos simpliste et direct
et aussi quelques trucs, le réalisateur est parvenu
à perdre son film en route, ce qui réserve de
beaux passages exempts de dissertations, soutenus tant par
un cadrage ambitieux que par des acteurs laissés plutôt
libres.
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Titre : Irréversible
Réalisateur :
Gaspard Noé
Scénariste :
Gaspar Noé
Directeur de la photographie :
Benoît Debie
Acteurs : Vincent
Cassel, Monica Bellucci, Albert Dupontel, Philippe
Nahon
Costumes : Laure
Culkovic
Chef décorateur :
Alain Juteau
Production : Nord-Ouest
Productions
Producteur : Richard
Grandpierre
Coproducteur :
Christophe Rossignon
Festival : Cannes
2002 – Sélection officielle en compétition
Distribution : Mars
Films
Format du son : Dolby
SRD / DTS EX
Format de projection
: 2:35.1 Cinémascope
Interdiction :
- 16 ans
Sortie France : 24 mai
2002
Pays : France
Année :
2002
Durée : 1h 39
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