On retrouve le sens cinématographique
de Beineix quand, à la comparaison fréquemment
citée du Loft avec une prison, il confronte l’opinion
de vrais prisonniers, évidemment peu solidaires d’une
telle affirmation – lesquels, à la différence
des lofteurs, sont montrés à contre-jour afin
qu’on ne voie pas leur visage . On l’apprécie
aussi lorsqu’à l’évocation du vide de Loft
story il fait correspondre la première mise en
scène du vide télévisuel : le départ
de Valéry Giscard d’Estaing et le plan sur une chaise
vide. Il nous fait sentir ici combien cette émission
a touché le politique, et plus exactement le nœud contemporain
de la politique et de la mise en spectacle.
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Le dernier paradoxe alors est cette question
posée à tous les participants (sur des images
maintenant en noir et blanc) : seriez-vous rentré
dans le Loft ? Les plus critiques envers l’émission
ne sont pas toujours ceux qui refusent cette hypothèse…
Là est sans doute l’enjeu de la fascination par l’image,
ce qui fait de Loft story, selon le mot de Mauss, un
" fait social total ", dont le documentaire
de Beineix est alors lui-même un nouvel aspect.
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Toute sortie est définitive de
David Dufresne, Paris, 2002
L’intimité surexposée de
Serge Tisseron, Fayard, 2001
Médiamorphoses (Revue), mai-juin
2002
(en particulier l’article de J.P. Esquerazi
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Titre : Loft Paradoxe
Réalisateur :
Jean-Jacques Beineix
Type : Documentaire
Coproduction : ARTE
France, Cargo Films
Durée :
80 min
Pays : France
Année :
2002
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