SYNOPSIS :
Parce que le temps détruit tout. Parce ce que certains
actes sont irréparables. Parce que l’homme est un animal.
Parce que le désir de vengeance est une pulsion naturelle.
Parce ce que la plupart des crimes restent impunis. Parce ce
que la perte de l’être aimé détruit comme
la foudre. Parce ce que l’amour est source de vie. Parce ce
que dans un monde bien fait le tunnel rouge n’existerait pas.
Parce ce que les prémonitions ne changent pas le cours
des choses. Parce ce que le temps révèle tout.
Le pire et le meilleur. |
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REQUIEM FOR A FILM
Dans les nombreuses interviews
que Gaspar Noé a données lors de la sortie de
son film, le réalisateur de Carne et de Seul
contre tous, a cité parmi les références
qui l’ont inspiré pour la création d’Irréversible,
le film de Darren Aronofsky, Requiem for a dream,
sorti en salles l‘année dernière dans une relative
indifférence critique.
Certes, Gaspar Noé
a évoqué d’autres films, notamment plusieurs
productions françaises comme Assassins de Mathieu
Kassovitz ou Trouble Every Day de Claire Denis, mais
sa référence au film de Darren Aronofsky prend
toute son ampleur au bout de l‘éprouvante heure et
demie d’Irréversible.
En effet, l’impression de
déjà vu vous titille le nerf optique, vous obnubile
la rétine. Où a-t-on remarqué récemment
l’utilisation du stromboscope comme bouquet final ? Dans
quel film un contraste est établi entre une atmosphère
plutôt glauque et une scène champêtre où
le gazon revêt une verdeur irréelle ? N’a-t-on
pas vu, il n’y a pas si longtemps, une scène d’amour
à la superbe sensualité tranchant avec la violence
générale du propos ? Bon sang, mais c’est
bien sûr, c’était à la première
vision de…Requiem for a dream. Tiens, tiens, drôle
de coïncidence !
Bien entendu, tous les réalisateurs
ont des modèles, des références cinématographiques
qu’ils glissent plus ou moins heureusement dans leurs propres
œuvres. Mais avec Irréversible, la gêne
est différente car les points communs sont trop nombreux
pour être parfaitement honnêtes. Le thème
de la temporalité destructrice se retrouve dans les
deux films. Dans celui de Darren Aronofsky, elle est marquée
par une division en saisons aboutissant au cauchemar final.
Dans le film de Gaspar Noé, le temps détruit
lui aussi tout, mais cette fois à l’envers, la fatalité
étant traduite de manière inversement chronologique.
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Même la musique semble
identique. Dans Requiem for a dream, Clint Mansel était
aux baguettes, accompagné du Chronos Quartet, un quatuor
de violonistes américain. Le résultat était
fait de bruit et de fureur, mais aussi d’envolées proches
des grandes symphonies classiques, des œuvres de Beethoven
par exemple. Noé utilise justement une œuvre de ce
dernier pour conclure son film. Il a fait aussi appel à
l’un des deux membres du groupe techno Daft Punk pour mettre
en musique son film, le résultat rappelant beaucoup
la bande originale du film américain.
Dernière similitude
troublante, là où Aronofsky filmait une partouze
très privée pour hommes d’affaires pervers,
Noé tourne plusieurs scènes dans une back-room
pour homos obsédés. Il serait exagéré
de crier au plagiat, mais tant de ressemblances sont quelque
peu agaçantes. Il est toujours désagréable
de voir deux fois le même film sous un titre différent.
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