LA NUIT DES ARAIGNEES TUEUSES
Arac Attack
ressemble à beaucoup de ces films fantastiques américains
qui prolifèrent durant les périodes estivales.
En 2001, qui n’a pas éclaté de rire en voyant
les affiches ou encore mieux la bande-annonce de Komodo,
ce vague ersatz de Jurassic Park. Qui n’a pas esquissé
quelques sourires face au comique scatologique d’Evolution,
la dernière réalisation d’Ivan Reitman, créateur
de la série des Ghostbusters.
Chaque été
voit donc arriver son lot de films de monstres dans la plus
pure tradition hollywoodienne. Les créatures en papier
de Ray Harryhausen ont été remplacées
par des effets spéciaux ultra-sophistiqués,
mais le principe reste le même : distraire le spectateur
avec des bébêtes toujours plus monstrueuses pour
faire oublier le mieux possible le vide abyssal d’un scénario
prétexte.
Pour ce genre de réalisations,
l’été est vraiment la période adéquate.
Les spectateurs surchauffés par la chaleur extérieure
et la nudité presque entièrement dévoilée
de leurs congénères ne sont pas en capacité
de soutenir pendant au minimum une heure trente une digression
philosophique, aussi passionnante soit-elle.
Arac Attack correspond
parfaitement à ce type de fast-cinema. Vite
vu, vite oublié, mais sympathique à regarder.
La réalisatrice Ellory Elkayem met en images une somme
impressionnante de clichés : un homme revient
dans sa ville natale après dix ans d’absence, il refuse
de vendre sa terre à un promoteur pourri jusqu’à
la moelle, il a quitté la région pour les beaux
yeux d’une femme mariée à qui il n’a jamais
su dire son amour. C’est joli comme tout, mais ce n'est pas
neuf pour un sou, c’est même usé jusqu’à
la corde.
Toutes les cinq minutes,
les personnages échangent des blagues plus que vaseuses
et des bons mots bien marécageux. Mais bizarrement
le film tient bien la route, ne s’embourbe pas. Il avance
paisiblement à son rythme de petit film peinard, sans
grande prétention, si ce n’est celle des producteurs
qui sentent la bonne occasion de se faire des bijoux de famille
en or massif.
Ce qui donne à Arac
Attack ce côté sympathico-rigolo, c’est
surtout le plagiat éhonté qui est fait de La
nuit des chauves-souris. Dans ce film de Louis Morneau
sorti en 1999, ce n’étaient pas des araignées
qui semaient la terreur parmi la population d’une ville moyenne
américaine mais des chauves-souris. Nuance ornithologique
certes, mais dans les faits cela ne change rien à l’histoire.
Les araignées du film sont en effet des espèces
nocturnes qui ne chassent que la nuit, tout comme des chauves-souris !
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