Dans les deux films, une
espèce de savant fou teste des produits sur leurs bestioles
de prédilection. Dans les deux films, l’action se déroule
dans une ville américaine paumée typique du
Middle West profond. Dans les deux films, les monstres mutés
se réfugient dans une mine des environs. Dans les deux
films, les héros (une fille, un blanc et un noir, le
triptyque hollywoodien par excellence) les en délogeront
au moyen d’une gigantesque explosion.
Bien sûr, Ellory Elkayem,
également scénariste d’Arac Attack, a
dû adapter le récit aux aptitudes physiques et
aux aptitudes morphologiques des araignées. Une chauve-souris
vole et bien que mutée jusqu’à la moelle reste
de taille relativement réduite. Il est lui donc difficile
de saigner à blanc un homme valide lorsqu’elle est
seule et isolée. Les chauve-souris du film de Morneau
attaquaient donc en groupe comme une nuée de moustiques
assoiffés de sang.
Au vu de leur carrure d’haltérophiles
grecs sous testostérone, les araignées d’Arac
Attack n’éprouvent pas ce genre de difficultés.
Les scènes de chasse à l’Homme sont donc forcément
différentes.
Pourtant, même sur
ce registre, Ellory Elkayem arrive à pomper sur La
nuit des chauves-souris. Une araignée qui glisse
lamentablement sur une vitrine, un monstre à huit pattes
assaillant un personnage dans sa voiture : toutes ces
scènes existaient déjà dans le film de
Louis Morneau. Les angles de caméra sont pratiquement
identiques, les décors étrangement similaires.
Ce n’est plus une simple copie, c’est de la décalcomanie !
Une telle entreprise de
photocopillage n’est pas très respectable en soi, mais
pour une fois la copie dépasse l’original. La nuit
des chauves-souris se prenait un peu trop au sérieux,
le film s’acharnait à vouloir faire peur alors qu’il
se contentait de susciter le rire. En clair, c’était
un navet dans toute sa splendeur comique, si on arrivait à
le prendre au deuxième voire troisième degré.
De son côté,
Arac Attack est un peu plus qu’un simple film
de série B. La photographie est plutôt réussie
et les scènes bleutées de levée de nuit
ou de tombée de jour sont assez agréables à
regarder. Les acteurs sont également moins mauvais
qu’on aurait pu le craindre et les araignées plutôt
crédibles dans leur genre. Bref Arac Attack
est un petit film bien foutu dans le genre assez restreint
des films de seconde zone.
Intrinsèquement Arac
Attack n’est pas un bon film, ça non ! Les
rebondissements sont à dormir debout, les situations
ineptes. Mais c’est un agréable divertissement plutôt
marrant et pas ennuyeux à regarder. Et par-dessus tout,
le film d’Ellory Elkayem est honnête, ne prétend
jamais au statut de chef-d’œuvre, ni au rang de bon film d’ailleurs.
Une démarche assez rare tant les films médiocres
se donnent de nos jours des airs de donneurs de leçon
historique et sociologique.
Une fois sorti de la salle,
on n’est pas plus intelligent que lorsqu’on y est rentré,
mais on est considérablement détendu. Ce qui
est exactement l’effet recherché. Mais quelque chose
trouble notre plaisir, une petite question taraude notre gros
cerveau : quelles petites bêtes les studios ricains
vont-ils nous sortir l’année prochaine pour tenter
de nous faire frissonner ? Des rats boostés aux
hormones de croissance, des fourmis shootés comme des
coureurs du Tour de France ou des pinces-oreilles génétiquement
modifiés ? Le suspense est insoutenable, vivement
l’été 2003 !
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Titre : Arac Attack, les monstres
à huit pattes
Titre V.O : Eight Legged
Freaks
Réalisateur :
Ellory Elkayem
Scénario : Jesse
Alexander, Ellory Elkayem
Acteurs : David Arquette
, Doug E. Doug , Karrie Wuhrer ,
Scott Terra ? Scarlett Johansson, Doug E.
Doug, Leon Rippy, Rick Overton, Matt Czuchry,
Eileen Ryan, Riley Smith, Matt Holwick, Jane Edith
Directeur de la photographie :
John S. Bartley
Compositeur : John
Ottman
Monteur : David
Siegel
Chef décorateur :
Charles Breen
Producteurs exécutifs
: Roland Emmerich, Peter Winther, William Fay
Producteurs : Dean Devlin,
Bruce Berman
Coproducteur, directeur de
production : Kelly Van Horn
Producteur exécutif
: Bruce Berman, William Fay , Peter Winther
Production : Village
Roadshow Pictures, Warner Bros, Production Centropolis
Entertainment, NPV Entertainment, Electric entertainment
Producteur Dean Devlin, Roland Emmerich
Distribution : Warner
Bros
Interdit aux :
moins de 12 ans
Date de sortie : 31
Juillet 2002
Pays : australie,
USA
Durée : 1h 38mn
Année :
2001
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