SYNOPSIS :
Etudiant au Japon, Chen Zhen apprend que son maître a
été tué lors d'un combat contre un maître
japonais. Il décide de revenir à Shanghai, partiellement
occupée par les japonais, pour venger la mort de son
maître. Mais en combattant son adversaire, il comprend
rapidement que celui-ci n'a pu battre son maître à
la loyale. |
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FIST OF FURY vs. FIST
OF LEGEND : un combat inégal
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Certains réalisateurs
(suivez mon regard) et une revue de cinéma célèbre
pour ses erreurs factuelles grossières ont, lors de
la sortie française du Fist of Legend de Gordon
Chan, encensé ce film en assurant que " nous
n’avions encore jamais vu ça ". En effet,
nous n’avions encore jamais vu ça : un remake
raté à ce point. Pas un remake inutile :
il est normal que Jet Li se mesure à Bruce Lee, il
est normal aussi de reprendre une formule qui a fait ses preuves,
du moins dans la logique du cinéma commercial (Fist
of Fury avait d’ailleurs déjà été
refait plusieurs fois), il est normal, enfin, de prendre acte
d’un changement dans les rapports sino-japonais (raison qui,
à elle seule, serait cependant grotesque). Pas un remake
inutile donc, mais un remake d’une pauvreté, d’une
inanité inouïe. Certes, Jet Li se bat très
bien, et, certes, la chorégraphie est techniquement
parfaite. Mais le problème ne se situe pas au niveau
martial : Li et Lee se battent chacun à sa manière
et il n’y a pas à douter que Li donne le meilleur de
lui-même – bien que son combat final pâlisse en
comparaison à la véritable guérilla que
doit livrer Bruce Lee.
Il y a un vrai problème
artistique (aspect négligé, mais combien
important !) quand un film prenant, émouvant,
poignant, un film dur, noir (ni l’amour, ni l’humour, ne peuvent
empêcher Bruce Lee de perdre la bataille contre soi-même
et de se transformer en bête furieuse qu’on abat), magnifiquement
interprété (deux comédiens fétiches
de King " Empereur " Hu sont présents),
en un mot, un film adulte, est transformé en un spectacle
puéril, infantile (les références au
sexe, très explicites – séquence du banquet !
– sont d’ailleurs bannies), non crédible, mou à
pleurer et, de plus, desservi par une insupportable guimauve
musicale. Le film de Lo Wei est une véritable œuvre
d’art, un film où chaque scène est pensée,
réfléchie quant à l’impact émotionnel
sur le spectateur (sublime séquence de dialogue amoureux,
une des plus belles du cinéma des années 70 !)
et sa cohérence par rapport aux aspects humains des
enjeux. Le film de Gordon Chan est, tout simplement, du n’importe
quoi, une œuvre de faiseur, crachée au visage d’un
public nécessairement adolescent.
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