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Blade II (c) D.R. BLADE II
de Guillermo Del Toro
Par Nicolas JOURNET


SYNOPSIS : Blade pourchasse à travers le monde entier des satanés vampires. Mais ses ennemis jurés doivent faire face à une difficulté inattendue. Une nouvelle race de suceurs de sang a vu le jour. Ces faucheurs plus forts, plus voraces s’en prennent pour l’instant aux vampires. Mais une fois la population aux canines acérées éliminée, les faucheurs s’en prendront aux humains. Blade va donc s’associer à une troupe de vampires d’élite pour éliminer la race mutante et protéger ainsi l’humanité.

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SANG CONTAMINE

Après L’échine du diable, Blade 2 est la deuxième réalisation de Guillermo del Toro à envahir les écrans français en l’espace de quelques mois. Ce nouvel épisode des aventures de Blade, ce justicier mi-humain mi-vampire tout droit sorti des comics américains, se place clairement dans la lignée des Alien.

Outre la gigantesque présence (plus de deux mètres sous la toise) de l’acteur Ron Perlman, Blade 2 se rapproche de la série initiée en son temps par Ridley Scott à travers l’utilisation voisine d’une métaphore médicale.

  Blade II (c) D.R.

Au centre des deux scénarios, un monstre génétique possesseur d’un virus particulièrement destructeur fait régner la terreur. La méchante bébête inocule à ses victimes un germe virulent. Si la maladie poursuit sa virée destructrice, la chose en question menacera la survie même de l’humanité. Il faut donc intervenir pour circonscrire la progression du mal.

Dans Alien, c’est Ellen Ripley, alias Sigourney Weaver, qui s’en charge, alors que dans le film de Guillermo del Toro, c’est Blade, Wesley Snipes dans le civil, qui va traiter le problème de manière expéditive. Mais dans les deux cas, ça va saigner.

Les films l’abordent de manière différente, mais ils traitent tous les deux d’une épidémie qui par la logique de l’actualité renvoie immédiatement au sida.

A la sortie du premier Alien, une majorité des spectateurs ont parfaitement saisi l’allusion. Les créatures visqueuses présentées à l’écran avaient beau venir de l’espace, leur sang acide, leur manière d’envahir le corps humain pour mieux le détruire de l’intérieur ne trompaient personne.

A l’époque, la situation sanitaire se dégradait d’ailleurs rapidement. Le sida dépassait le cercle des homosexuels et des toxicomanes, où les premiers cas étaient apparus, pour toucher toute la population. L’inquiétude grandissait et une nouvelle révolution sexuelle s’amorçait avec le retour en force du préservatif. En résumé, Alien n’arrivait pas vraiment par hasard sur les écrans.

Blade II (c) D.R.
Pour Blade 2, la coïncidence entre la sortie du film et l‘actualité médicale est tout aussi frappante, comme si le thème du sida réapparaissait dans les scénarios des films fantastiques justement lorsque l’épidémie amorce une nouvelle phase de propagation.

Les rapports publiés récemment par l’ONU sont très alarmistes. Ils annoncent que le sida n’en est qu’à ses débuts, que dans les pays pauvres, et notamment africains, le carnage va continuer et même s’amplifier. En Occident, la pratique du relapse, consistant à baiser sans capotes, fait de plus en plus d’émules. Rien de bien encourageant en somme. Cette perspective pessimiste après deux décennies d’existence du sida explique l’extrême noirceur et le pessimisme ambiant de Blade 2.