POINT DE VUE
11 septembre 2001. Les deux
tours jumelles du World Trade Center à New York s’effondrent.
Prés d’un an après la catastrophe, onze cinéastes
ont répondu à l’appel lancé par Alain
Layrac en dressant un état des lieux contrastés
sur l’impact du drame dans le monde entier. Une vision sans
concession et souvent très engagée qui parvient
à entamer enfin un début de réflexion
et de regard critique sur le 11 septembre.
Face à ce projet
commémoratif, on aurait pu s’attendre à un américanisme
prônant l’héroïsme et les valeurs de la
nation américaine. C’était sans compter l’origine
des cinéastes choisis, pour la plupart issus des pays
d’Asie Centrale ou d’Afrique.
Loin d’un point de vue pro-américain
(c’est même parfois dans l’excès contraire que
tombent les propos), loin de se faire le relais des milliers
d’images répétitives véhiculées
par les médias après l’événement,
ces courts établissent une nécessaire relation
de distance par rapport au drame, et mettent en avant sa perception
par des pays subissant la douleur de la guerre depuis des
années. Ils vont à l’encontre de la science-fiction
télévisée qui fausse la réalité
en nous imposant une vision unique de l’événement.
Le point de vue est renversé
et les cinéastes osent s’engager sur le terrain du
polémique et du débat. Une autre vision s’élève,
plus critique, plus distante, qui nous force à regarder
autrement la réalité et à nous interroger
sur les tenants et les aboutissants de ce 11 septembre.
En effet, on constate que
la majorité des cinéastes ont pris le parti
de mesurer le drame du 11 septembre en comparaison avec les
souffrances de leurs peuples respectifs.
On retrouve cette revendication
et cette colère chez Loach, qui semble être le
cinéaste le plus contestataire des onze, clamant sa
volonté de se défaire de cette fausse réalité
et revendiquant sa liberté d’expression. " L’interprétation
de ces événements a été dominée
par un média largement manipulé par les politiciens
et les intérêts qu’ils représentent, comme
on peut s’y attendre. D’autres voix devaient s’élever".
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