Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     


 

 

 

 

 
11'09''01 (c) D.R. 11’09’’01
ONZE MINUTES, NEUF
SCONDES, UNE IMAGE

de S. Makhmalbaf, C. Lelouch,
Y. Chahine, D. Tanovic,
I. Ouedraogo, K. Loach,
A. Gonzales Innaritu, A. Gitaï,
M. Nair, S. Penn, S.i Imamura
Par Florence POMMERY



SYNOPSIS : Un an après les événements du 11 septembre 2001, 11 cinéastes d’origine et de culture différentes réalisent chacun un court-métrage d’une durée de 11 minutes, 09 secondes et une image, évoquant l’événement. Onze autoportraits saisissants, panoramique d’une réflexion collective sur la diversité culturelle.

....................................................................

POINT DE VUE

11 septembre 2001. Les deux tours jumelles du World Trade Center à New York s’effondrent. Prés d’un an après la catastrophe, onze cinéastes ont répondu à l’appel lancé par Alain Layrac en dressant un état des lieux contrastés sur l’impact du drame dans le monde entier. Une vision sans concession et souvent très engagée qui parvient à entamer enfin un début de réflexion et de regard critique sur le 11 septembre.

  11'09''01 (c) D.R.
Face à ce projet commémoratif, on aurait pu s’attendre à un américanisme prônant l’héroïsme et les valeurs de la nation américaine. C’était sans compter l’origine des cinéastes choisis, pour la plupart issus des pays d’Asie Centrale ou d’Afrique.

Loin d’un point de vue pro-américain (c’est même parfois dans l’excès contraire que tombent les propos), loin de se faire le relais des milliers d’images répétitives véhiculées par les médias après l’événement, ces courts établissent une nécessaire relation de distance par rapport au drame, et mettent en avant sa perception par des pays subissant la douleur de la guerre depuis des années. Ils vont à l’encontre de la science-fiction télévisée qui fausse la réalité en nous imposant une vision unique de l’événement.

Le point de vue est renversé et les cinéastes osent s’engager sur le terrain du polémique et du débat. Une autre vision s’élève, plus critique, plus distante, qui nous force à regarder autrement la réalité et à nous interroger sur les tenants et les aboutissants de ce 11 septembre.

En effet, on constate que la majorité des cinéastes ont pris le parti de mesurer le drame du 11 septembre en comparaison avec les souffrances de leurs peuples respectifs.

On retrouve cette revendication et cette colère chez Loach, qui semble être le cinéaste le plus contestataire des onze, clamant sa volonté de se défaire de cette fausse réalité et revendiquant sa liberté d’expression. " L’interprétation de ces événements a été dominée par un média largement manipulé par les politiciens et les intérêts qu’ils représentent, comme on peut s’y attendre. D’autres voix devaient s’élever".