SYNOPSIS :
Le riche António et José,
le fils de la servante, ont tout partagé pendant leur
enfance, couvés par le regard de la domestique. Les jeux
de l'amour ont renforcé leurs liens. Antonio épouse
Camila, dont José est depuis toujours amoureux, et il
a pour maîtresse la dangereuse Vanessa, l'associée
de José dans de peu scrupuleux commerces. Mais le diable
s’en mêle… |
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POINT DE VUE
Le film s’ouvre sur une
scène que la musique rend à la fois nostalgique
et burlesque : un long plan fixe nous présente
une vieille chapelle, petite et sobre, apparemment laissée
au bon vouloir de la nature. Un instant, la mélancolie
fait place à l’intrusion d’une jeune femme qui entre
comme clandestinement dans la chapelle. Elle en ressortira
quelques instants plus tard, cachant la clé sous une
pierre. Nous pourrions alors croire que ce lieu éloigné
autrefois mystique pourrait abriter des amours clandestines,
romantiques et désuètes, loin des regards de
la ville moderne qui n’arrive décidément pas
à trouver sa place chez un cinéaste qui semble
se complaire à l’ignorer.
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Mais l’humour bucolique
ne peut être que temporaire, et plus encore une illusion,
car d’amour heureux et pleinement vécu, il ne peut
y en avoir chez Oliveira. Nous retrouvons les thèmes
du cinéaste en éternelle variation : la
femme et sa douleur dans le mariage, son dévouement,
presque son esclavage face à des hommes qui ne l’aiment
pas, son refus de l’amour, conscience cruelle qui fait d’elle
un martyr, mais un martyr pervers, car elle est à la
fois bonne et cruelle, sainte et damnée…
Le rôle de Camila,
la jeune femme pure qui semble se sacrifier est jouée
par une jeune actrice, Leonor Baldaque, alors que Leonor
Silveira endosse celui de la femme mure aux apparences démoniaques
(patronne d’une boite de nuit peu recommandable). Elle fait
planer son ombre sur l’ensemble des personnages, les menant
à leur perte tout en se révélant être
une confidente, compatissante et compréhensive. Ainsi,
elle lègue son rôle dans Val Abraham au jeune
couple de ce nouveau film en leur donnant ses particularités :
les amours malheureuses, le charme étrange d’un défaut
physique : le boitement. C’est au jeune homme riche d’endosser
ce dernier, mais la mélancolie obstinée qui
rendait le personnage de Leonor Silveira si particulier ne
pouvait être destinée qu’à une femme,
mariée qui plus est à un homme qui ne semble
pas l’aimer.
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