LE MYTHE DE FAUST REVISITE
PAR LE CINEMA IBERIQUE
Avec Fausto 5.0, la
troupe " Fura Del Baus " clôt sa
trilogie sur le thème de Faust, initiée avec
la pièce Fausto 3.0, et poursuivie par l’opéra
La Damnation de Faust.
Ce film espagnol qui a raflé
de nombreux prix dans plusieurs festivals (notamment le grand
prix du dernier Festival de Gérardmer, Fantastic’Arts),
se présente comme une fable sombre et macabre à
l’esthétique très travaillée, mais qui
ne réussit pas à convaincre totalement.
Enième adaptation
du genre, Fausto 5.0 est une fable humaine sur le combat
entre l’instinct et la raison. Une expérience aux frontières
du fantasme et du cauchemar.
Même si Fausto
5.0 bénéfice d’une interprétation
d’acteurs remarquable - Eduard Fernandez a remporté
le Goya 2002 du meilleur acteur pour ce rôle - la dimension
expérimentale du film reste inachevée, les auteurs
n’allant au bout de leurs intentions. L’intemporalité
des lieux et du temps, la vision maladive de l’image, le train
fantôme et l’hôtel, lui aussi à l’aspect
fantomatique, nous promettent esthétiquement beaucoup
plus que le contenu du film.
Malgré tout, la réflexion
sur le combat entre instinct et raison renouvelle la vision
de ce Faust moderne.
Fausto a perdu ses désirs
et le goût de vivre. Santos Vella va lui proposer de
réaliser ses vœux, et le docteur va découvrir
ses fantasmes, ses pulsions, tout ce qu’il réprimait
jusqu’alors.
Fausto était un homme
sans rêves, proche de la mort, ressemblant de plus en
plus à ses patients ; grâce à Santos,
il semble ressusciter. La résurrection de son patient
le renvoie à sa propre mort à laquelle il a
échappé dans le métro, au début
du récit.
Ainsi tout le film pourrait
être une sorte de coma profond où, guidé
par Santos, Fausto redécouvre sa vraie identité
et se retrouve sauvé par l’amour de son assistante.
Santos va embarquer le docteur
Fausto dans un voyage aux confins du rêve, du fantasme
et de la réalité, un voyage hallucinant à
travers sa propre conscience.
|