Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     


 

 

 

 

 
Blood Feast (c) D.R. ETRANGE FESTIVAL 2002

BLOOD FEAST

de Herschell Gordon Lewis
Par Yves GAILLARD


SYNOPSIS : Dans une petite ville de Floride, une maniaque sanguinaire assassine et mutile plusieurs jeune fille. La police enquête mollement, mais personne ne soupçonne Souad Ramsès, le suave traiteur égyptien : c’est pourtant lui l’auteur de ses crimes affreux, nécessaire au rituel d’adoration de la déesse Ishtar : réunir les ingrédients d’un banquet cannibale…

....................................................................

POINT DE VUE

  Blood Feast (c) D.R.
Débitant son speech réglé à la perfection jusque dans ses clins d’œil, et qu’on imagine mille fois répété aux quatre coins du monde devant tous les déviants de la planète depuis quarante ans, Herschell Gordon Lewis était là ce soir à l’Etrange Festival pour présenter son film. Devenu un personnage à la Daniel Clowes, il prit soin, entre deux sourires, d’annoncer la projection de Blood Feast 2 demain soir : " Come to Enjoy " ! marchand de pellicule devenu consultant en communication, HGL apparut fidèle à l’image de sympathique escroc qu’on lui prête.

Dans la sous culture américaine, Blood Feast est un monument, le mot étant à prendre aux pieds de la lettre : un objet dédié au culte. Jusqu’ici visible en vidéo sur des copies médiocres, le film passait pour plus nul encore qu’il n’est. En effet, à force d’en avoir vu des extraits dans tels ou tels films, exhibés comme des fétiches trash, le film originel avait comme disparu sous ses influences revendiquées, enseveli dans le ressassement de l’hommage rendu. D’autre part, on a pu lire et entendre que Blood Feast était un film " innocent ", naif, et dont le plus grand intérét etait précisément ses apparences de ratages complet. Blood Feast c’est l’anti-légende, l’objet parfait de la cinéphilie, qui n’aime rien tant qu’idolâtrer de mauvais films invisibles.

Blood Feast (c) D.R.
La projection de ce soir, dans une copie acceptable, permit de re-découvrir le film et d’en goûter tous les errements, tous les ratages et toute sa lucidité critique. Sorte de remake de La Momie transposé en Floride (Souad Ramsès est une pénible imitation de la suavité de Boris Karloff), Le ridicule des décors et des accessoires opère cependant dans l’explicite le plus total : Blood Feast ne parle que d’une société aseptisée et plastique, celle des Etats-unis consumériste des années 60. insi, trait de génie involontaire sans doute, l’idole Ishtar n’est autre qu’une mannequin de grand magasin attifé d’un rideau : l’idole sanglante se confond avec une actualisation moderne du Veau d’Or. Tout est affaire de consommation, d’ingestion : La grande idée du film est sans doute d’avoir entériné les connexions entre la violence sexuelle, nourriture et pulsions meurtrières de manière parfaitement explicite. Le corps féminin n’est plus qu’enveloppe plastique, contenant une bouillie sanglante.

Blood Feast n’est pas un mauvais film : c’est de la laideur 24 images par secondes, un cauchemar WASP où gicle la haine et le mépris de l’Autre, de l’étrange étranger, de la femme, des rites païens et de tout ce qui n’est pas lisse, propre et mesuré. Blood Feast défie la critique par son caractère absolument atroce, d’où il est difficile de séparer l’involontaire du prémédité.



Acheter ce livre ou DVD sur le site : Fnac
Acheter ce livre ou DVD sur le site : PriceMinister
Acheter ce livre ou DVD sur le site : Amazon
Acheter ce livre ou DVD sur le site : Librairie Lis-Voir




Canal + : Jean-pierre Dionnet parle du film en realvideo
Etrange Festival 2002
 :
Site du festival
Objectif Cinéma : le festival jour après jour vu par Yves Gaillard




Titre
: Blood Feast
Réalisateur : Herschell Gordon Lewis
Ecrit par : Allison Louise Downe, David F. Friedman, Herschell Gordon Lewis
Acteurs : William Kerwin, Mal Arnold, Scott H. Hall, Thomas Wood, Connie Mason, Lyn Bolton
Musique : Herschell Gordon Lewis
Durée : 67 minutes
Pays : USA
Année : 1963