SYNOPSIS :
Dans un night-club de Londres, Bernard
(Jean-Louis Trintignant) rencontre l’amour de sa vie, la belle
Jane (Ewa Aulin), aux pieds d’un cadavre : le patron du
club, assommé à coup de statuette. . Subjugué
par la beauté enfantine de la jeune fille, il décide
de lui venir en aide pour trouver le véritable meurtrier.
Tandis que la police et une bande de mystérieux malfrats
se mettent à leur trousse, les deux jeunes gens cheminent
vers une vérité qui se révélera
douloureuse pour Bernard. |
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POINT DE VUE
Avec En Cinquième
Vitesse (I am What I am), ce fut une période de
l’histoire du cinéma qui laisse aujourd’hui songeur
qui fut exhumé par l’équipe de l’Etrange Festival.
Celle d’un temps heureux ou les innovations apportées
par l’avant-garde constituaient pour le cinéma de genre
et d’exploitation une source d’inspiration féconde,
ces deux extrêmes partageant une même fascination
pour la description d’une modernité encore exaltante,
suintante par tous les signes émis par la culture de
masse. Et où les actrices, même les plus obscures,
étaient d’une beauté bouleversante : ainsi
Ewa Aulin, mélange fantasmatique de Caroll Baker et
de Brigitte Bardot. Malheureusement tous les plaisirs ont
un prix : la copie de ce film très rare était
virée, noyant les couleurs que l’on pouvait supposer
criardes et primaires dans une brume rougeâtre voire
carrément orangée pour certaines séquences.
Dans ce polar nonchalant, où Jean-Louis
Trintignant endosse le costume en velours d’un…Comédien
jouant au détective amateur, tout devient matière
à faire icône. Tourné à Londres
à l’arraché, en pleine rue, En Cinquième
Vitesse (1967) pouvait s’apprécier comme une réponse
à Blow Up : ce qu’Antonioni laissait
sciemment dans le vague (le Swinging London, Picadilly Circus
…), Tinto Brass s’y plonge avec délices, jusqu’à
une séquence finale visiblement tournée au cours
d’un véritable concert, et où le film bascule
presque dans le " cinéma-vérité ".
Si l’on peut s’étonner de la présence à
la réalisation de Tinto Brass, plus connu pour ses
films érotiques (La Clé de Verre, Caligula…),
il suffira d’évoquer le travail fondateur du dessinateur
Guido Crepax, dont les bandes dessinées au découpage
complexe fourmillaient de mises en scène érotiques
aussi raffinées que celle que déploiera Brass.
On retrouve d’ailleurs ici l’influence de Crepax dans l’utilisation
très " BD " du split-screen, et
dans un fétichisme de la dentelle des plus amusants.
Pour présenter le film, Gilles Boulenger évoqua
l’influence de Richard Lester dans l’élaboration de
ce " polar pop ". Mais c’est plutôt
à Jean-Luc Godard (de Alphaville et de Made
in USA) que se réfère - entre autres - Tinto
Brass, en multipliant les effets de distanciation et les inserts
" sémiologiques ".
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Titre : En cinquième vitesse
Titre VO : Col
cuore in gola
Adaptation cinematographique
de : T. Brass, F. Longo, P. Levy
D’après le roman :
Il sepolcro di carta
Ecrit par : Sergio
Donati
Acteurs : Jean
Louis Trintignant, Ewa Aulin, Roberto Bisacco,
Jeremy Burroughs, Charles Kohler, Luigi Bellini,
Monique Scoazec, Enzo Consoli, Vira Silenti, David
Prowse
Directeur de la photographie :
Silvano Ippoliti
Camera : Enrico
Sasso
Assistant montage :
Fulvia Armanni
Son : Vittorio
De Sisti
Assistant réalisateur :
Carla Cipriani, Gerard Guerini
Dessins : Guido
Crepax
Décorateur :
Carmelo Patroni
Assistant déco
: Carmelo Patroni, Bice Brichetto, Oretto Melaranci
Musique de : Armando
Trovajoli
Une co-production :
Les Films Corono, Panda S.p.A.
Producteurs délégués :
Ermanno Donati e Luigi Carpentieri
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