SYNOPSIS :
Jean Renaut, industriel dynamique
à la séduction virile (il fait du tir au pigeon
avec ses amis millionnaires), trompe la tristesse d’un mariage
raté en multipliant les aventures. Mais la rencontre
avec sa nouvelle voisine, une mystérieuse jeune femme
blonde martyrisée par son ancien amant, pique sa curiosité.
Il en tombe amoureux, et décide de la délivrer
de son bourreau. Mais cette idylle s’avère un piège
mortel, manigancé par la jeune femme et sa propre femme.
Après le meurtre de Jean, Jocelyne hérite de sa
fortune, et les deux femmes peuvent envisager leur avenir avec
sérénité. |
....................................................................
|
POINT DE VUE
Entre 6 Femmes Pour l’Assassin
(1964) et l’Oiseau Aux Plumages de Cristal (1969),
le giallo italien était avare de meurtre à l’arme
blanche et de tueur ganté de noir. Les films dit " giallo "
de cette période s’inscrivent plutôt dans le
sillage des Diaboliques de Clouzot : des thrillers
intimistes narrant de sombres récits de machination,
et dont Si Douce…Si Perverses (1969) constitue un des
fleurons les plus réussis. C’est donc à un mélange
de Vertigo et des Diaboliques sus-nommé
que fut confronté un public plus habitué à
associer au terme " giallo " la barbarie
stylisée d’un Dario Argento.
Présenté comme
un chef d’œuvre d’une " contre histoire du cinéma ",
Si Douces…déploie une mise en scène d’une
rigueur et d’une sécheresse qui feront plus tard merveille
dans les " Poliziotteschi " que réalisera
Lenzi dans les années 70. Il y a une sorte de perfection
artisanale dans la maîtrise à ce point réussi
de la construction d’une identification spectatorielle totale.
L’illusion de continuité, fondement du cinéma
classique, fonctionne ici à plein, et c’est dans un
état de stupeur admirative que la première heure
du film se déroule. Tout devient possible par la grâce
infinie du raccord-mouvement, même la transition cruelle
entre une femme en pleurs et son mari hilare, en pleine séance
de ski nautique.
|
|
|
|
Poussant le schématisme
des personnages quasiment jusqu’à la disparition des
acteurs, qui ne sont plus que des fragments de corps, yeux
ou mains, Si Douce…Si Perverses pourrait constituer
le summum d’un cinéma à ce point standardisé
qu’il n’est plus que mécanisme aux rouages délicats.
C’est également une convention de ce cinéma
de genre là (post-hollywoodien pour reprendre la notion
de Jean François Rauger) que de se payer le luxe unique
d’une lucidité morbide sur son statut d’ersatz. Dans
une séquence bouleversante, le film dégrade
le baiser hitchcockien jusqu’à la pureté d’un
spectacle totalement reconstruit, jusque dans sa durée :
les amants secrets sont contraints de s’embrasser devant les
amis du mari, dans la lumière d’un projecteur et pendant
une minute chronomètre en main. Mais où le miracle
d’une émotion jaillit quand même, de l’évidence
de l’artifice.
|
|
Titre VO : Cosi’ Dolci… Cosi’ Perversa
Titre US : So
Sweet... So Perverse
Réalisateur :
Umberto Lenzi
Scénario : Luciano
Martino, Ernesto Gastaldi, Massimo D'Avack
Directeur de la photo
: Memmo Guglielmo Mancori
Acteurs : Jean Louis
Trintignant, Erika Blanc, Carroll Baker, Horst
Frank, Helga Line, Ermelinda de Felice, Beryl
Cunningham, Gianni de Benedetto, Irio Fantini,
Marcello Bonini Olas, Gianni Pulone, Lucio Rama,
Luigi Sportelli, Dario Michaelis, Renato Pinciroli,
Paola Scalzi, Francois Flangé
Monteur : Eugenio Alabiso
Musique : Riz Ortolani
Assistant réalisateur
: Fulvio Barresi
Maquillage : Oretta
Melaranci
Producteur : Mino Loy,
Luciano Martino
Producteur exécutif
: Sergio Martino
Année :
1969
|
|
|