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Si douces si perverses (c) D.R. ETRANGE FESTIVAL 2002

SI DOUCE SI PERVERSES

d'Umberto Lenzi
Par Yves GAILLARD


SYNOPSIS : Jean Renaut, industriel dynamique à la séduction virile (il fait du tir au pigeon avec ses amis millionnaires), trompe la tristesse d’un mariage raté en multipliant les aventures. Mais la rencontre avec sa nouvelle voisine, une mystérieuse jeune femme blonde martyrisée par son ancien amant, pique sa curiosité. Il en tombe amoureux, et décide de la délivrer de son bourreau. Mais cette idylle s’avère un piège mortel, manigancé par la jeune femme et sa propre femme. Après le meurtre de Jean, Jocelyne hérite de sa fortune, et les deux femmes peuvent envisager leur avenir avec sérénité.

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POINT DE VUE

  Si douces si perverses (c) D.R.
Entre 6 Femmes Pour l’Assassin (1964) et l’Oiseau Aux Plumages de Cristal (1969), le giallo italien était avare de meurtre à l’arme blanche et de tueur ganté de noir. Les films dit " giallo " de cette période s’inscrivent plutôt dans le sillage des Diaboliques de Clouzot : des thrillers intimistes narrant de sombres récits de machination, et dont Si Douce…Si Perverses (1969) constitue un des fleurons les plus réussis. C’est donc à un mélange de Vertigo et des Diaboliques sus-nommé que fut confronté un public plus habitué à associer au terme " giallo " la barbarie stylisée d’un Dario Argento.

Présenté comme un chef d’œuvre d’une " contre histoire du cinéma ", Si Douces…déploie une mise en scène d’une rigueur et d’une sécheresse qui feront plus tard merveille dans les " Poliziotteschi " que réalisera Lenzi dans les années 70. Il y a une sorte de perfection artisanale dans la maîtrise à ce point réussi de la construction d’une identification spectatorielle totale. L’illusion de continuité, fondement du cinéma classique, fonctionne ici à plein, et c’est dans un état de stupeur admirative que la première heure du film se déroule. Tout devient possible par la grâce infinie du raccord-mouvement, même la transition cruelle entre une femme en pleurs et son mari hilare, en pleine séance de ski nautique.

Si douces si perverses (c) D.R.
Poussant le schématisme des personnages quasiment jusqu’à la disparition des acteurs, qui ne sont plus que des fragments de corps, yeux ou mains, Si Douce…Si Perverses pourrait constituer le summum d’un cinéma à ce point standardisé qu’il n’est plus que mécanisme aux rouages délicats. C’est également une convention de ce cinéma de genre là (post-hollywoodien pour reprendre la notion de Jean François Rauger) que de se payer le luxe unique d’une lucidité morbide sur son statut d’ersatz. Dans une séquence bouleversante, le film dégrade le baiser hitchcockien jusqu’à la pureté d’un spectacle totalement reconstruit, jusque dans sa durée : les amants secrets sont contraints de s’embrasser devant les amis du mari, dans la lumière d’un projecteur et pendant une minute chronomètre en main. Mais où le miracle d’une émotion jaillit quand même, de l’évidence de l’artifice.




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Etrange Festival 2002
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site du festival
Objectif Cinéma : le festival jour après jour vu par Yves Gaillard




Titre VO
 : Cosi’ Dolci… Cosi’ Perversa
Titre US : So Sweet... So Perverse
Réalisateur : Umberto Lenzi
Scénario : Luciano Martino, Ernesto Gastaldi, Massimo D'Avack
Directeur de la photo : Memmo Guglielmo Mancori
Acteurs : Jean Louis Trintignant, Erika Blanc, Carroll Baker, Horst Frank, Helga Line, Ermelinda de Felice, Beryl Cunningham, Gianni de Benedetto, Irio Fantini, Marcello Bonini Olas, Gianni Pulone, Lucio Rama, Luigi Sportelli, Dario Michaelis, Renato Pinciroli, Paola Scalzi, Francois Flangé
Monteur : Eugenio Alabiso
Musique : Riz Ortolani
Assistant réalisateur : Fulvio Barresi
Maquillage : Oretta Melaranci
Producteur : Mino Loy, Luciano Martino
Producteur exécutif : Sergio Martino
Année : 1969