SYNOPSIS :
Suite à la disparition inexpliqué
du " chef Anjo ", leader d’un gang de yakusas,
son lieutenant Akihara (Tadanobu Asano) et le reste de son gang
mènent l’enquête. Akihara, tueur-dandy adepte de
la torture et de l’auto-mutilation, fait rapidement sécession
du clan principal à cause d’exactions bénignes,
telle la mise à la question d’un chef yakusa, soupçonné
d’avoir pris part à la disparition de son boss. Secondé
par des personnages aussi pittoresques qu’un ancien flic devenu
yakusa (le réalisateur Sabu) ou un couple de détectives
jumeaux aux méthodes aussi extrêmes que les siennes,
Akihara en vient à suivre la trace coûte que coûte
du mystérieux " Ichi " (Alien
Sun), un tueur à la cruauté inhumaine, qui
serait le véritable responsable de la mort de Anjo. Mais
Ichi lui-même est sous la coupe d’un vieillard hypnotiseur,
Jijii (Shinya Tsukamoto) qui semble être le grand marionnettiste
de tout ce petit monde. |
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POINT DE VUE
" Si vous avez
mangé avant, prenez un sac, vous risquez de vomir ".
C’est avec un art consommé de bateleur de foire que
Takashi Miike présenta (sur une vidéo enregistrée
à destination de la présentation du film à
l’Etrange) celui de ses sept films (!) réalisé
en 2002 qui connaît le plus grand succès " d’estime ".
Ichi the Killer était sans doute déjà
connu de la majorité des spectateurs de ce soir, dans
sa version censurée du moins : sa puissance sur
grand écran n’en fut que renforcé, augmenté
du plaisir retiré à assister aux délires
graphiques de Miike sans coupes intempestives.
Pour ceux qui avaient eu
la chance de découvrir le travail de Takashi Miike
au cours de l’hommage rendu par l’Etrange Festival en 2000,
Ichi The Killer pourrait apparaître comme une
relative déception, en même temps que la continuation
de ce qui fait le prix de son cinéma : une inventivité
outrancière et transgressive, bien souvent au prix
de la cohérence du récit (Dead or Alive),
confinant à un effet puzzle qui semble atteindre un
point de non-retour dans Ichi ; mais aussi une
maîtrise passionnante du contrepoint, toujours percutant,
qui confère à ses films une rythmique purement
musicale (Dead or Alive encore, dans son hallucinante
ouverture, ou encore Shinjuku Triad Society).
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Pourquoi déception ?
Car les juxtapositions incongrues, nées de la tendance
de Miike à balancer son script aux orties en cours
de tournage, ne s’accordent guère à la relative
complexité scénaristique de Ichi the Killer,
où les retournements de situation et les personnages
ambigus dans leur motivation abondent : Ichi,
c’est un peu le Testament du Dr Mabuse de Miike :
le thème de la manipulation y est central. Il est dès
lors très facile de se perdre dans ce film décousu
et revendiqué " comme tel (au vu les balafres
qui ornent le visage de Akihara), où les séquences
" extrêmes " viennent secouer le
spectateur à intervalles réguliers, comme placées
là par un réalisateur inquiet de faire décrocher
son public.
Malgré le plaisir
pris à identifier des motifs et des blasons récurrents
chez le cinéaste, comme le thème de l’innocence
pervertie, ou la manie de sectionner les pieds de ses personnages,
les contradictions inhérentes au cinéma de Miike
peinent dans Ichi the Killer à se résoudre
de manière satisfaisante. Pris entre des obsessions
d’une grande noirceur (la frustration et son emploi par les
maîtres, la faiblesse du Père, le fantasme de
la violence comme exutoire) et une versatilité formelle
toujours à la limite du bâclage, Miike rate de
peu ce qui aurait pu être un très grand film.
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Titre : Ichi the Killer
Titre VO : Koroshiya
Ichi
Réalisateur :
Takashi Miike
Ecrit par : Sakichi
Sato
Basé sur le manga :
Koroshiya 1
Dessiné :
Hideo Yamamoto
Interprètes :
Tadanobu Asano, Nao Omori, Shinya Tsukamoto, Paulyn
Sun, Hiroyuki Tanaka, Alien Sun, Sabu
Chef opérateur
: Yamamoto Hideo
Montage : Shimamura
Yasushi
Musique : Karera Musication
Producteurs : Funatsu
Akiko, Dai Miyasaki, Gordon Chan Ka-Seung
Production : Omega Project
Inc., Omega Micott Inc., Miyazaki Dai, Funatsu
Akiko
Durée :
129 min
Année : 2001
Pays : Japon
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