SYNOPSIS :
Une nouvelle élève est
emmenée dans le pensionnat de jeune filles dirigé
par Melle Fourneau. Celle-ci, secondée par quelques élèves,
fait régner une discipline de fer sur ses pupilles considérées
de toute façon comme irrécupérables. Non
contente de soumettre ses élèves à la torture,
Melle Fourneau se révèle une mère possessive
jusqu’au malaise avec son jeune fils, à qui elle interdit
tout contact avec l’extérieur. Tandis que la nouvelle
arrivée s’intègre du mieux qu’elle peut dans cet
univers quasi-carcéral, des jeunes filles de la pension
disparaissent mystérieusement |
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POINT DE VUE
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Au-delà de la critique
politique sous-jacente dans la description d’un monde régie
par l’intolérance et la croyance dans la vertu formatrice
de l’injustice systématique, La Résidence
s’offre comme un film somme des préoccupations qui
hantèrent le cinéma fantastique des années
60 : huis clos exaltant les frustrations sexuelles, " saveur
de l’inceste " et de l’homosexualité rendus
plus piquants par l’innocence présumée de ces
personnages. Mais plus qu’à l’académisme décoratif
d’un Jack Clayton, dont Les Innocents parait bien " sage "
dans la description de la frustration, c’est plutôt
dans l’outrance grand-guignolesque du cinéma gothique
italien que Ibanez Serrador puise son inspiration. Le lyrisme
des séquences de meurtre évoque ainsi le travail
de Mario Bava dans leur capacité à transformer
l’horrible en fulgurances poétiques. Comme pour mieux
marquer une influence réciproque, l’un des derniers
films de Mario Bava, Lisa E il Diavolo, empruntera
à La Résidence son personnage de fils
névrotique, jouant de sa beauté pour mieux attirer
ses proies dans sa folie meurtrière.
La re-découverte
de La Résidence, réalisé en 1969,
pourrait bien faire réévaluer sa place dans
l’histoire du cinéma fantastique, puisqu’il constitue
sans doute le chaînon manquant entre les derniers feux
du fantastique gothique et le basculement dans l’horreur moderne.
Film méconnu car trop longtemps invisible, La Résidence
a cependant exercé une grande influence sur le cinéma
fantastique des années 70, et en particulier sur Dario
Argento : Suspiria s’avère ainsi impensable
- voire pâlit à la comparaison - sans l’œuvre
de Narcisso Ibanez Serrador.
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Titre : La Résidence
Réalisateur :
Narcisso Ibanez Serrador
Acteurs : Lili
Palmer, John Moulder-Brown.
Pays : Espagne
Année :
1969
Durée :
1h39
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