Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     


 

 

 

 

 
Snake of june (c) D.R. ETRANGE FESTIVAL 2002

SNAKE OF JUNE

de Shynia Tsukamoto
Par Yves GAILLARD


SYNOPSIS : Opératrice pour un centre d’appel anti-suicide, Tatsumi (Asuka Kurosawa) mène une existence monotone auprès de son vieux mari, un riche homme d’affaire. Un jour, elle reçoit un paquet de photos la surprenant dans ses jeux érotiques solitaires ; le mystérieux expéditeur la contacte par téléphone, et dit avoir été sauvé du suicide par la persuasion de Tatsumi. Sous prétexte d’un chantage, il amène la jeune femme à se réaliser dans ses fantasmes, en échange des négatifs compromettants. Le mari réalise

....................................................................

POINT DE VUE

Depuis Bullet Ballet, le système mis en place par Shinya Tsukamoto d’alterner petite production indépendante et film de prestige semble rôdé. Ainsi, Snake of June marque un retour à une forme brute, heurtée, qui convoque le souvenir de son premier film Tetsuo, lui aussi focalisé sur le parcours chaotique vers la délivrance d’un personnage aliéné. Cependant, à ces réminiscences s’oppose une objection majeure : l’abandon par son cinéaste d’un univers référentielle qui a fait sa gloire, brassant mythe du super-héros, fétichisme viril et déviances sexuelles S&M. Meme Bullet Ballet, son film le plus " sage ", reposait sur la figure du " vigilante ", mythe urbain du retour de la justice sauvage.

  Snake of june (c) D.R.
Lors de la désormais traditionnelle discussion d’après projection, Shinya Tsukamoto eut une phrase éclairante résumant son cinéma, et ouvrant la réflexion sur son dernier film : " dans une ville comme Tokyo, on peut cultiver son esprit, mais pas son corps ". La ville, l’étiolement du corps, la polysémie poétique du mot " culture "…Autant de thèmes clé chez ce cinéaste. En en passant à nouveau, après Gemini, par un personnage féminin, Tsukamoto entreprend un rapport au corps et à ses pulsions plus direct, débarrassé des gadgets phalliques qui faisaient confluer dans ses films une sous-culture hétéroclite. Même si Snake of June marque le retour inattendu des prothèses et autres déformations métallo-chaireuse, l’usage elliptique qu’en fait Tsukamoto - et toujours en association aux personnages masculins - les signale comme des opérations poétiques ponctuelles, ne constituant en aucun cas le cœur de son propos . ces oripeaux pop le cinéma de Tsukamoto semble avoir atteint une pleine mesure de ses moyens artistiques.

Snake Of June est dès lors plus une réflexion sur le désir de vivre et sur la maladie que le drame érotique attendu. Si le corps, et la question de comment vivre avec, reste l’un des sujets favoris du cinéaste (d’où peut-être son succès dans nos contrées avides de transcendance), il se donne désormais dans l’apaisement, et surtout dans une ouverture à l’autre (l’autre sexe, l’autre tout court) qui n’exclut plus la tendresse. Ça cogne encore dur, mais la caresse est possible. Plongé dans une nuit pluvieuse continuelle, le film prend ainsi comme figure majeure l’éclosion, processus qui advient sans effort dans la nature - comme en témoigne les images panthéistes qui parsèment le film - mais qui exige chez nous, pauvres humains névrosés, de la douleur et du renoncement. Snake of June travaille ainsi une symbolique ouvertement cosmologique témoignant du souci de son auteur de travailler ses problématiques sur un plan plus universel.



Acheter ce livre ou DVD sur le site : Fnac
Acheter ce livre ou DVD sur le site : PriceMinister
Acheter ce livre ou DVD sur le site : Amazon
Acheter ce livre ou DVD sur le site : Librairie Lis-Voir




Canal+
 :
Interview de Shinya Tsukamoto
Canal+ :
Portrait de Shinya Tsukamoto
Etrange Festival 2002 :
Site du festival
Objectif Cinéma : le festival jour après jour vu par Yves Gaillard




Titre
 : Snake of June
Titre VO : Rokugatu No Hebi
Réalisateur : Shinya Tsukamoto
Scénario : Shinya Tsukamoto
Acteurs : Asuka Kurosawa, Yuji Kohtari, Shinya Tsukamoto, Tomoro Taguchi, Susume Terajima, Mansaku Fuwa, Teruko Hanahara
Musique : Chu Ishikawa
Costumes : Hiroko Iwasaki
Photo : Shinya Tsukamoto
Monteur : Tsukamoto Shinya
Musique : Chu Ishikawa
Producteur : Shinya Tsukamoto
Production : Giappone, Kaijyu Theater Co.
Durée : 1h17
Année : 2002
Pays : Japon