SYNOPSIS :
Sy Parrish est un homme effacé et timide qui dirige depuis
des années le laboratoire photo de SavMart, une
grande surface. Il vit seul, adore son métier et fait
preuve de perfectionnisme dans sa manière de développer
les négatifs. Des centaines de photographies, sur lesquelles
figure la famille Yorkin, tapissent les murs de son logement.
Depuis des années, les Yorkin viennent en effet porter
leurs pellicules à SavMart. Ces derniers symbolisent
la famille de banlieue parfaite et Sy ne peut s'empêcher
de suivre leur évolution à travers les doubles
de leurs photos.
Mais un jour, Bill Owens, le directeur de la grande surface,
le met à la porte. Sy ne tarde pas à trouver une
série de clichés montrant Will Yorkin pris en
flagrant délit d'adultère. Consterné par
le comportement de ce père de famille, il décide
d'agir. |
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POINT DE VUE
Génie du vidéoclip,
Mark Romanek semble aujourd’hui en bonne voie de l’être
aussi au cinéma. Son travail pour Madonna, Michael
et Janet Jackson compte sans doute parmi les plus aboutis
dans l’illustration d’un univers musical. Il suffit de visionner
l’édifiant Bedtime Story (Madonna) pour s’en
convaincre. Le génie visionnaire du réalisateur
éclate à travers cet univers étrange
et stylisé, très esthétique mais jamais
maniéré. Il condense en cinq minutes les contradictions
entre l’occulte et le mystique, le moderne et l’antique, le
céleste et le terrestre. Des images à la symbolique
forte et à l’habileté rare dans un domaine où
l’art passe souvent au second plan au profit de l’efficacité
immédiate. Lui parvient à mêler les deux.
Sans jamais chercher à faire dans la surenchère,
il retient l’attention du téléspectateur.
Dans ce mini chef d’œuvre,
il laisse exploser son goût pour le symbolisme et le
pyché qui seront largement repris dans Photo Obsession.
Mark Romanek a su développer
ses propres thèmes et figures récurrents dans
ses clips, malgré la variété des artistes
pour lesquels il a travaillé. Ainsi retrouve-t-on dans
Rain de Madonna le concept de photographies animées,
ce culte de l’image parfaite, développé dans
Photo Obsession où il est question du rapport
entre la vie sur photo et la vie réelle. Déjà
dans ce clip, on voit des techniciens s’affairer autour de
l’image de la star, en plein travail de technique de l’image,
tout comme Robin Williams, employé d’un laboratoire
photo. " L’image en train de se faire ",
ou la création du présent, voilà un thème
passionnant qui nourrit l’imagination de l’auteur et donne
naissance au scénario de Photo Obsession.
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Il y a souvent fort à
craindre du passage vers le grand écran d’un réalisateur
de vidéos musicales. Nombreux sont ceux qui sont devenus
de simples faiseurs au style transparent et maniéré
comme Rupert Wainwright (Stigmata) ou Tarsem Singh
(The Cell). Les studios les emploient comme de bons
techniciens et faiseurs d’image mais leur personnalité
est dénaturée. Pas évident en effet de
tenir sur cent minutes un univers cohérent au service
d’un scénario, là où le clip permet une
liberté créatrice totale du point de vue de
l’image.
De la personnalité,
ce n’est pas ce qui manque à Mark Romanek, et il en
a suffisamment pour faire le tour des studios afin de trouver
un financement pour un scénario qu’il a écrit
seul, fait de plus en plus rare à Hollywood où
la " politique des auteurs " n’a pas vraiment
la côte. D’ailleurs, l’enthousiasme n’est pas immédiatement
au rendez-vous. Mais le réalisateur ne se décourage
pas et, fort de son sujet, il persévère.
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