SYNOPSIS :
Will Freeman (Hugh Grant), un trentenaire
égocentrique, immature et volontairement sans emploi,
décide, après plusieurs relations amoureuses sans
succès, de séduire uniquement des mères
célibataires, proies idéales pour redorer son
ego de charmeur déchu. Mais le jeune Marcus, fils de
l'une de ses "victimes", s'aperçoit du pot aux roses.
Marcus commence à suivre Will, s’invitant chez lui tous
les après-midi. Will, d’abord réticent, s’aperçoit
qu’il peut être plaisant d’aider son prochain. Si Will
peut aider Marcus à devenir un gamin comme les autres,
pourquoi Marcus n’aiderait-il pas Will à grandir un peu,
et à devenir, enfin, un adulte… ? |
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POINT DE VUE
Dans Un mari idéal,
Oscar Wilde définit à merveille le concept de
l’oisiveté inhérente à Will Freeman (Hugh
Grant), le héros de Pour un garçon, la
dernière comédie de Working Title (Four Weddings,
Notting Hill, The Bridget Jone’s Diary) :
" Il fait du cheval dans Hyde Park à dix
heures tous les matins, il va à l’opéra trois
fois par semaine, change de tenue cinq fois par jour au bas
mot et dîne dehors tous les soirs de la saison. J’espère
quand même que vous n’appelez pas cela vivre dans l’oisiveté ? "
Presque parfaitement wildien,
le personnage de Nick Hornby, ici transposé à
l’écran, garde une complexité de caractère
des plus réjouissantes. Premier élément
donc qui peut surprendre, Will ne travaille pas et vit des
royalties d’une chanson de noël concocté par son
cher papa ; branché, Will ne sort que dans les
restos à la mode, s’habille " cool ",
écoute de la musique, va au cinéma, est adepte
de Qui veut gagner des millions, et des Chiffres
et des lettres, aime aller chez le coiffeur, etc… Bref,
comme il aime à le préciser lui-même,
Will est la superficialité réincarnée :
" Je suis aussi superficiel que j’en aie l’air. "
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Evidemment, l’autodérision
est la clé de voûte du roman comme ici de son
adaptation cinématographique, et le film offre de bonnes
séquences jubilatoires. Mais ce qui rend cette comédie
d’autant plus efficace et juste, c’est ce jeu presque cruel,
à travers un montage soigné, cette ironie sous-jacente
dans l’enchaînement des scènes, vécues
totalement différemment à des moments-clés
du récit par Will et le jeune Marcus.
Le film conserve la double
narration de Marcus et de Will. Leurs deux univers respectifs
ne pouvaient se rencontrer : celui de Will, nid trop
douillet et celui de Marcus, tourmenté, mais plus chaleureux
toutefois.
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