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Pour un garçon (c) D.R. POUR UN GARCON
de Paul Weitz et Chris Weitz
Par Laetitia HEURTEAU


SYNOPSIS : Will Freeman (Hugh Grant), un trentenaire égocentrique, immature et volontairement sans emploi, décide, après plusieurs relations amoureuses sans succès, de séduire uniquement des mères célibataires, proies idéales pour redorer son ego de charmeur déchu. Mais le jeune Marcus, fils de l'une de ses "victimes", s'aperçoit du pot aux roses. Marcus commence à suivre Will, s’invitant chez lui tous les après-midi. Will, d’abord réticent, s’aperçoit qu’il peut être plaisant d’aider son prochain. Si Will peut aider Marcus à devenir un gamin comme les autres, pourquoi Marcus n’aiderait-il pas Will à grandir un peu, et à devenir, enfin, un adulte… ?

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POINT DE VUE

  Pour un garçon (c) D.R.

Dans Un mari idéal, Oscar Wilde définit à merveille le concept de l’oisiveté inhérente à Will Freeman (Hugh Grant), le héros de Pour un garçon, la dernière comédie de Working Title (Four Weddings, Notting Hill, The Bridget Jone’s Diary) : " Il fait du cheval dans Hyde Park à dix heures tous les matins, il va à l’opéra trois fois par semaine, change de tenue cinq fois par jour au bas mot et dîne dehors tous les soirs de la saison. J’espère quand même que vous n’appelez pas cela vivre dans l’oisiveté ? "

Presque parfaitement wildien, le personnage de Nick Hornby, ici transposé à l’écran, garde une complexité de caractère des plus réjouissantes. Premier élément donc qui peut surprendre, Will ne travaille pas et vit des royalties d’une chanson de noël concocté par son cher papa ; branché, Will ne sort que dans les restos à la mode, s’habille " cool ", écoute de la musique, va au cinéma, est adepte de Qui veut gagner des millions, et des Chiffres et des lettres, aime aller chez le coiffeur, etc… Bref, comme il aime à le préciser lui-même, Will est la superficialité réincarnée : " Je suis aussi superficiel que j’en aie l’air. "

Pour un garçon (c) D.R.
Evidemment, l’autodérision est la clé de voûte du roman comme ici de son adaptation cinématographique, et le film offre de bonnes séquences jubilatoires. Mais ce qui rend cette comédie d’autant plus efficace et juste, c’est ce jeu presque cruel, à travers un montage soigné, cette ironie sous-jacente dans l’enchaînement des scènes, vécues totalement différemment à des moments-clés du récit par Will et le jeune Marcus.

Le film conserve la double narration de Marcus et de Will. Leurs deux univers respectifs ne pouvaient se rencontrer : celui de Will, nid trop douillet et celui de Marcus, tourmenté, mais plus chaleureux toutefois.