SYNOPSIS :
Bruce arrive à Rome pour un
séjour d'un an à la villa Medicis. Son frère
écrivain est mort. Sa petite amie le quitte. Au fil des
jours, coupé du monde et de ses repaires habituels, il
apprend à vivre dans ce décor imposant, entre
un palais magnifique et solennel et des jardins troublants.
Et quelques pensionnaires peu bavards... Il fait bientôt
la connaissance de Matteo, un jeune Romain stagiaire à
l'administration de la villa. Celui-ci va progressivement s'immiscer
dans la vie de Bruce. |
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LA LIBERTE DU DESIR
Il n’est pas plus libre
que le désir. Voilà peut-être le sentiment
majeur éprouvé à la vue de ce film qui
de prime abord se montre davantage intellectuel que sensitif.
Mais il n’en est rien. Une histoire de pulsions, de troubles,
de sensations va peu à peu prendre le pas sur le prétexte
de la narration, une année de travail à la Villa
Médicis de Rome, où d’autres jeunes artistes
sont également venus œuvrer, et croiser d’autres destins.
L’ambiance est posée
dès le départ : un jeune homme arrive,
seul avec ses bagages, seul face à la discussion
houleuse qui l’amène à rompre avec son amie,
seul face à lui-même dans le vide de l’appartement
où il cherche de nouvelles marques, de nouveaux points
de repères. Il ne sait pas encore qu’il cherche surtout
de nouveaux points d’achoppements.
L’ambiance pose le décor
aussi. Vierge, pour lui qui arrive, pour nous qui découvrons.
Rares sont les élus qui prennent possession d’une année
comme celle-là, où tous les possibles se donnent
la permission d’intervenir. Une année à écrire,
dans l’antre de la création, loin de tout, tout ce
qui forme le quotidien, tout ce qui encadre nos vies (le plan
du stylo qu’on laisse tomber sur le bureau alors qu’on sonne
à la porte sera utilisé deux fois : cette
répétition du dilemme entre la vie et l’écriture
va s’affirmer). La villa Médicis est un Ailleurs, une
sorte d’Atlantide pour artistes, et s’il est un lieu de privilège,
car c’en est un de pouvoir s’adonner à la création
entièrement, cet endroit va se dédoubler progressivement
sous nos yeux, et sous ceux du protagoniste, Bruce. Le désir
va prendre tous ses droits ici, dans cet Ailleurs, auxquels
les devoirs vont se heurter. Devoirs de créer, entre
autres, puisque nous sommes à la Villa Médicis.
Le titre du film se dévoile soudainement : pourquoi
y aurait-il une défense d’aimer ?
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