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Sirène (c) D.R. COURTS METRAGES
d'Osamu Tezuka
Par Florence POMMERY


SYNOPSIS : Cinq courts-métrages d’animation - inédits en France - du maître incontesté de l’animation japonaise Osamu Tezuka, sortent en salles fin novembre. L’occasion de replonger dans la genèse de contes pour enfants empreints de merveilleux et d’angoisse, et dans l’expérimentation graphique chère à Tezuka. Cinq courts japonais plein de sensibilité et d’émotion entre hommage et expérience.

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POINT DE VUE

  Le film cassé (c) D.R.
L’ensemble des courts-métrages présentés recouvre une période allant de 1964 à 1987, une période faste pour le cinéaste japonais, enchaînant projets personnels et séries pour la télévision. S’inscrivant dans le credo des projets personnels, ces courts-métrages dévoilent la partie immergée de l’œuvre de Tezuka, celle qui s’éloigne des grosses productions télévisées pour rejoindre le domaine de la création pure et de l’expérimentation. Toute la richesse créative personnelle de Tezuka atteint ici sa pleine maturité, libérée des contraintes économiques du système de production télévisuel.

Les cinq courts peuvent être rangés en deux thématiques chères à Tezuka : La goutte, Le saut et La Sirène, sont rattachés à un travail lié à l’expérimentation, Tezuka étant reconnu comme un pionnier de l’animation expérimentale sur le plan international.

Le film cassé et La légende de la forêt, réalisés en 1985 et 1987, participent d’un hommage de Tezuka aux pionniers de l’animation d’Emile Cohl à Disney en passant par les frères Fleischer. Deux thématiques très personnelles qui s’enrichissent l’une l’autre, trouvant son aboutissement dans le magnifique La légende de la forêt où Tezuka allie son goût pour l’expérimentation à son admiration pour les maîtres de l’animation américaine.

La légende de la forêt (c) D.R.
Film muet élaboré musicalement autour de la 4ème Symphonie de Tchaïkovski, La légende de la forêt constitue une des œuvres les plus inventives sur les quatre présentées. La plus aboutie techniquement et la plus captivante, autant au niveau narratif que plastique. Dévoilant tout le talent d’un animateur hors pair, cette tétralogie malheureusement inachevée constitue un des projets les plus personnels de Tezuka dans les thèmes abordés.

Tezuka voulait, à travers ce film, rendre hommage à l’histoire du cinéma d’animation nord-américain. Mais, au-delà de cet hommage aux pionniers de l’animation comme Winsor Mc Cay et Disney, Tezuka se penche sur les liens qu’entretient l’homme avec la nature, le film se présentant comme un pamphlet destiné à réveiller les consciences sur la place accordée à la nature par l’homme. Pour Tezuka, la nature constituait une part de la vie globale de la Terre. Il croyait en la réincarnation et à la continuité de la vie comme une chaîne. Une vision très asiatique de notre monde qui se rapproche de celle de Miyazaki et qui se retrouve au cœur même de l’intrigue de la Légende de la forêt.

Dans les titres d’abord. Les deux actes subsistants sont intitulés: Conversation entre les arbres et la forêt où l’on découvre un petit écureuil orphelin dans son milieu naturel qui lutte face à un impitoyable bûcheron et Sur la colline de l’orage et de l’arc-en-ciel épisode qui relate l’affrontement entre les esprits de la forêt et une armée de bulldozers venus défricher la forêt.