Le premier mouvement se révèle être le plus enrichissant quant aux techniques d’animation utilisées. On y retrouve les procédés les plus anciens de fabrication d’un film animation : le mouvement crée par le montage, l’animation classique le dessin en noir et blanc, la couleur, la technique d’animation japonaise et américaine.

Cette première partie insiste sur l’importance de la musique : comme dans les Silly Symphonies de Walt Disney, c’est le dessin animé qui vit en fonction de la musique. Quant à la technique, il est fait référence au début, au style d’Emile Cohl, qui privilégiait des personnages figés dans un dessin au trait, puis s’ensuit une sorte de condensé entre les dessins animés des Frères Fleisher (avec un dessin raffiné, où c’est le comportement ,et non l'apparence, qui définit le caractère du personnage) et l’univers de Gertie le dinosaure, où se dessinent des perspectives complexes et une virtuosité dans la restitution de la couleur et des décors.

Le deuxième mouvement du conte s’attache à mélanger plusieurs techniques traditionnelles d’animation limitée restant dans le style de l’animation traditionnelle des séries télévisées comme celles d’Hanna et Barbera. Un mélange harmonieux entre l’aspect caricatural des hommes se rapprochant du cartoon et la stylisation graphique des personnages des lutins et des fées. Le tout se voulant une parodie des techniques du cinéma d’animation à nos jours. Mais le film n’est pas seulement une apologie de la technique, c’est aussi un merveilleux conte, toujours aussi actuel, attendrissant et émouvant, qui nous invite à une réflexion pertinente sur notre rôle face à notre environnement.

Le film cassé quant à lui est un film conçu comme un poème lyrique et mélancolique sur la naissance du dessin animé. Une œuvre unique qui nous fait redécouvrir avec humour les tout premiers balbutiements du dessin animé se jouant de tous les problèmes techniques présents à l’époque. L’intention de Tezuka en réalisant Le film cassé était de donner l’illusion d’avoir créé le plus vieux film du monde.

Quant au Saut, il vaut uniquement comme expérience graphique et sensorielle, La Sirène se présente comme un contre romantique au graphisme épuré mais très inventif narrativement. La goutte est un court-métrage humoristique réalisé en à peine une semaine, ficelé dans une intrigue simple mais efficace, preuve vivante que l’on peut réaliser un film d’animation avec peu de moyens, de temps et d’argent. De courtes surprises qui enchantent les sens.

Toute l’inventivité et la sensibilité d’un esprit de génie rassemblé en cinq courts.

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Osamu Tezuka : site du film Objectif Cinéma : Genèse de Metropolis inspiré par la BD de Tezuka

Osamu Tezuka : D’abord dessinateur de BD dans un quotidien pour enfants à la fin des années 40, Tezuka deviendra en quarante ans le dieu du manga au Japon en publiant plus de 500 mangas. Tout au long de sa vie, il dessina environ cent cinquante mille pages de BD, créa plus de mille personnages au sein de sept mille histoires différentes. Il adapta la plupart de ses bandes dessinées pour la télévision, créant des personnages qui acquièrent une grande notoriété sur le petit écran comme Astro Boy le plus célèbre de tous, ou le Roi Léo, un lion qui symbolisait la justice. Fortement influencé par Disney, en 1963, Tezuka amenait pour la première fois un dessin animé sur les écrans de télévision japonais, Le royaume de la jungle. Après la reconnaissance publique et la création de sa propre société, Tezuka se met à dessiner des personnages plus ironiques et plus satiriques pour passer au stade du dessin animé original, non stéréotypé. En France, les dessins animés les plus connus sont Astro, Le roi Léo, Prince Saphir, mais aussi ses téléfilms Le prince du soleil et Nucléa 3000, ses films Les vengeurs de l’espace et la série Magie Bleue, la dernière série qu’il ait réalisée avant sa mort en 1989.

Titre : La légende de la forêt, La goutte, La Sirène, Le film cassé, Le saut Réalisation : Osamu Tezuka Scénario : Osamu Tezuka