SYNOPSIS :
Dans quelques jours, Liam aura 16
ans. Sa mère, Jean, qui est en prison, doit être
libérée à temps pour l’anniversaire de
son fils. Liam veut enfin que tout se passe bien. Il rêve
d’une famille comme il n’en a jamais eue. Il veut un foyer,
un endroit sûr pour sa mère, sa sœur Chantelle
et lui-même. Encore faut-il trouver de l’argent et, pour
un adolescent livré à lui-même, ce n’est
pas une mince affaire. Il enchaîne les combines mais rapidement,
c’est l’engrenage de la délinquance la plus noire. Il
perd pied. Il faudrait partir mais peut-être est-il déjà
trop tard. |
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LA FUREUR DE MOURIR
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" Sweet
sixteen " est
un Ken Loach sans concession, âpre, dur, un miroir de
la société, sans effets, net, tranchant, sans
espoir mais essentiel.
Le dernier film de Ken Loach
est d’une violence sociale absolue.
Le réalisateur retrouve dans ce dernier opus, la noirceur
de ses premiers films, celle par exemple de Family
life (1971), sur la folie et la société,
ou plus récemment, celle de Ladybird (1994),
l’histoire vraie de cette mère désespérée
que les services sociaux anglais veulent déposséder
de ses enfants...
Dans Sweet sixteen, Ken Loach nous parle de jeunes
adolescents écossais livrés à eux-mêmes,
dans la jungle de villes laissées pour compte où
le deal, la prison et le meurtre ont remplacé le travail,
l’amour, le bonheur et font loi, définitivement ou
presque, dit-il.
Liam, 15 ans, le jeune héros de l’histoire (formidable
Martin Compston qui joue ici pour la première fois)
s’enfonce inexorablement dans la spirale de la délinquance
la plus sombre. Au tout début, il n’est qu’un petit
revendeur de cigarettes, mais finira très, trop vite
hélas, dealer et meurtrier, inévitablement,
car il n’a pas le choix dans cette société en
décomposition.
Il est attachant Liam, car toutes ses actions, il ne les entreprend
que pour sa mère emprisonnée, véritable
fil conducteur du scénario et qui doit être libérée
dans quelques semaines, le jour de ses 16 ans.
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Le fils veut sauver
la mère, recomposer à nouveau sa famille éclatée,
avec sa sœur, son petit neveu qu’il adore. Alors il tente
tout, Liam, désespérément, avec son meilleur
ami, Pinball (très juste William Ruane), jouant sa
vie à chaque instant. Une séquence le montre
prêt à tuer un homme avec un cran d’arrêt,
dans les toilettes d’un bar de nuit, aux ordres d’un réseau
qui le domine, le manipule.
Au moment de passer à l’acte, les hommes dudit réseau
l’arrêtent dans son geste fatal. Il s’agissait seulement
d’un test, d’une initiation, afin de connaître les capacités,
la volonté, le courage de l’adolescent. Il est félicité,
Liam, on lui paie un verre, mais dès lors, on comprend
que l’adolescent est perdu, piégé, prisonnier
à son tour, que son avenir est sombre, anéanti,
fermé. Définitivement.
Tout le corps de l’adolescent
raconte cette histoire. Il est sans cesse blessé, Liam,
sa peau est meurtrie, ensanglantée, son visage, tuméfié.
Chantelle, sa sœur (la remarquable jeune actrice Annmarie
Fulton), la seule qui tente de s’en sortir vraiment, en suivant
des cours du soir - d’ailleurs elle finira par trouver un
travail - le soigne, à chaque fois, comme un rituel,
comme une infirmière, un combattant. Car il en est
un, Liam, luttant au jour le jour pour les siens, jamais pour
lui ou si peu.
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