SYNOPSIS :
Rachida est une jeune et jolie fille de vingt ans qui enseigne
dans un quartier populaire d'Alger. Un matin, alors qu'elle
se rend à son travail sans porter le voile, elle est
accostée par des terroristes parmi lesquels se trouve
Sofiane, le frère de l'un de ses anciens élèves.
Ils lui ordonnent de poser une bombe dans l’école où
elle exerce. La jeune femme refuse, ils lui tirent une balle
dans le ventre. Elle est très grièvement blessée,
mais par chance survit, alors que " dans la
réalité, l'enseignante en refusant pour protéger
les enfants a été tuée comme l'ont été
beaucoup d'enseignantes".
A sa sortie de l'hôpital, Rachida et sa mère décident
de quitter Alger pour fuir la violence, et de se réfugier
dans le village de Yasmina, une collègue. La mère
et la fille réapprennent à vivre malgré
la peur, Rachida recommence à enseigner. Elle se lie
d’amitié avec Karima, une de ses élèves,
dont le père est un terroriste mais Rachida ne le sait
pas… |
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POINT DE VUE
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Seul film Algérien
sélectionné à Cannes, dans la catégorie
" Un certain regard " avant de
recevoir la Licorne d’or (Grand Prix du Jury -Prix
du public) au festival d’Amiens, Rachida est une
magnifique réussite. On ne peut que s'enflammer pour
le premier long métrage de Yamina Bachir, salué
par une ovation lors de sa projection cannoise. Elle débute
dans le cinéma en 1973 au Centre National du Cinéma
comme monteuse, pour des cinéastes comme Okach Touita,
Abdelkader Lagta, Nouredine Mefti et Mohamed Chouikh, auteur
de La Citadelle, qu’elle a épousé. Rachida
a été un projet difficile à mettre en
œuvre, il a fallu cinq ans d’abnégation et de détermination
à sa réalisatrice pour réussir à
le mener à bien dans un pays où la création
cinématographique est moribonde. Rachida s’est
imposé pour la réalisatrice comme " une
thérapie " à un climat de terreur
oppressant. Il est une catharsis pour l’Algérie entière.
Yamina Bachir Chouikh relate la vie quotidienne de deux femmes
algériennes lambda en proie à la haine
et à la souffrance. Elle dénonce avec virulence
la folie meurtrière et la cruauté des hommes
qui ravagent encore aujourd’hui l’Algérie et la plonge
dans l’affliction et le chaos. Son film est un acte politique
et citoyen, mais il est avant tout un devoir de mémoire
au travers duquel elle fixe " sur la pellicule
le désarroi des citoyens ordinaires, considérés
jusque-là comme statistiques dans les bilans des atrocités
". Rachida est un film magnifique, fort, parfois
dur, mais qui a toujours le désir de vouloir témoigner.
Il est dédié à son frère Mohamed
et à la mémoire de toutes les autres victimes
du terrorisme algérien. Son film fonctionne aussi bien
grâce à l’interprétation magistrale d’Ibtissem
Djouadi incarnant Rachida qu’à Bahia Rachedi campant
le rôle d’une mère courage.
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