Nous sommes en Galilée, il y a
deux mille ans. La belle Salomé, contre son gré
et pour se venger de Jean Le Baptiste qui l’ignore et qu’elle
aime, danse pour Hérode, son beau-père et oncle
qui le souhaite. Avec une sensualité, une sexualité
évidentes, jusqu’à la nudité, Salomé
s’exhibe, provoque et finit par demander à Hérode,
la tête de Jean Le Baptiste. Elle l’obtient. La tête
tranchée repose sur un plateau d’argent ensanglanté
que porte une Salomé passionnée, éplorée.
L’effet du drap noir cachant le corps du danseur pour figurer
la décapitation, fonctionne, frappe.
La
musique, un mélange étonnant, magnifique, de
flamenco, de classique et de tonalités orientales,
avec vents, percussions, cordes dont la guitare, incontournable
instrument de la culture méditerranéenne, amplifie
l’émotion, comme la lumière orangée,
crépusculaire ou les costumes qui habitent la scène
avec sens. On oublie donc les danseurs réels au profit
des personnages qu’ils incarnent et de la tragédie
qui se danse sous nos yeux.
Malgré la force des sentiments, du mouvement, l’ensemble
demeure étonnamment minimaliste, pour mieux souligner
sans doute, comme en peinture, la force du trait, ici, un
geste, là, une émotion… La caméra de
Carlos Saura rappelle le pinceau d’un peintre ; la lumière,
les couleurs d’une palette ; le film, une œuvre d’Art
à part entière, même si l’on peut reprocher
une trop grande clarté au propos, un aspect un peu
trop pédagogique à la construction filmique
en général.
Le 7ème Art avoue peut-être ici, sa
difficulté à rivaliser avec la puissance même
de ses aînées que sont la Danse et la Musique.
Il montre peut-être ses limites réelles dans
la captation du spectacle vivant en général,
même montée, travaillée, mis en scène
par un cinéaste majeur tel que Carlos Saura... Quoi
qu’il en soit, il nous invite à traverser la toile.
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Titre : Salomé
Réalisation :
Carlos Saura
Scénario, scénographie
: Carlos Saura
Acteurs : A. Gomez,
P. Arquillué, P. Mora, C. Villena, J. Toca
Corps de danse :
La Compagnie Dos y Danza
Chorégraphie :
José Antonio / Aida Gomez
Directeur photo :
José Luis Lopez-Linares, AEC / Teo Delgado
Musique originale :
Roque Banos
Avec la collaboration spéciale
de : Tomatito
Ingénieur du son :
Jaime Barros
Montage : Julia
Juaniz
Costumes : Pedro
Moreno
Maquillage : Jose
Quetglas
Coiffure : Blanca
Sanchez Torres
Directrice de production :
Carmen Martinez
Production : Zebra
producciones
Producteurs associés :
Natacha Kucic, Antonio Hernandez
Producteurs exécutifs :
Antonio Saura, Saura Medrano
Festival : Festival
de Montréal 2002 (Meilleure contribution
artistique)
Sortie : le 18
décembre 2002
Nationalité :
espagnole
Distribution :
MK2
Durée :
86 mn
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