SYNOPSIS :
Ernesto est un peintre reconnu, divorcé.
Il a un fils qu’il adore, le petit Léonardo. Un jour,
sa vie est bouleversée par une incroyable nouvelle :
l’Eglise romaine veut sanctifier sa mère assassinée.
Dès lors, toute sa vie d’artiste, d’homme libre et athée,
est remise en question… |
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ENVOÛTANT BELLOCHIO…
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Bellochio se confond
avec Ernesto, l’artiste peintre du "sourire de
ma mère " en filmant avec sensualité,
le mystère d’une vie. Envoûtant…
Inclassable, étrange,
envoûtant, tels sont les qualificatifs qui viennent
spontanément à l’esprit après la projection
du film de Marco Bellochio : Le sourire de
ma mère. Le ton chaud des images (magnifique travail
de la photo de Pasquale Mari), du décor ; les
ralentis, la présence continue de la musique, religieuse,
le jeu de Sergio Castellito, en apesanteur, l’originalité
même du sujet (la béatification d’une mère),
contribuent à créer une atmosphère hors
du temps, suspendue, quasi inexprimable.
Ce film appartient avant tout au domaine des sens,
du ressenti, du sensuel, de l’artistique au sens premier du
terme…
Ce film est à vivre, à expérimenter plus
qu’à analyser. Bellochio lui-même dit que le
style dans ce film là, vient " après ",
bien après ; qu’il a peut-être réalisé
là, une sorte de " polar étrange ",
certainement pas un film onirique. Ce serait simpliste de
le définir comme cela, précise-t-il. Le terrain
de la définition de l’œuvre est donc imprécis,
ce qui lui confère force et singularité.
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" Si
Dieu est partout alors je ne suis pas libre " analyse
Léonardo du haut de ses sept ans, le fils d’Ernesto,
artiste-peintre et protagoniste principal de l’histoire. En
effet, c’est de Liberté dont il s’agit dans
ce film : liberté intellectuelle, artistique ;
liberté de pensée et de vivre en général.
D’ailleurs, Ernesto n’efface-t-il pas de son ordinateur dans
une belle séquence picturale, monuments, saints, statues,
représentations diverses pour dessiner à la
place, un oiseau dans le ciel ? Quel symbole de liberté
plus explicite que celui-là ? Il ne veut pas de
Père, pas de mère, pas de Guide, Ernesto. Il
est athée et l’affirme au Cardinal qui le reçoit
au sujet de la béatification de sa mère assassinée
par son frère fou…
Etant le dernier de la famille à apprendre la décision
pontificale, Ernesto en est d’autant plus choqué.
Il entre alors dans une dimension nouvelle de sa vie, totalement
inconnue de lui jusque là : celle du mystère,
au sens du secret mais aussi au sens religieux du terme.
Pourtant, dans son environnement, tout semblait le porter
déjà vers cela. Les fenêtres du bel appartement-atelier
où il vit seul, sont des vitraux colorés. Les
murs, le mobilier, ont une teinte rouge pouvant rappeler le
sang du Christ, le sacrifice. Et l’Art qu’il exerce ne peut-il
pas en quelque sorte, se rapprocher du religieux, du sacerdoce ?
Aussi, quand Ernesto apprend la sanctification future de sa
mère, abasourdi, remué, il ferme les volets
de son bureau afin de se retrouver, se recueillir dans le
noir…Dans le même ordre d’idée, son fils le questionne
sans cesse sur la religion, le Pape, l’existence de Dieu car
il suit des cours de catéchisme à l’école
primaire. Ernesto est donc en permanence, ramené à
la religion qu’il rejette pourtant.
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