SYNOPSIS :
Tout commence par un coup de téléphone.
A sept heures et quart du matin, Catherine reçoit un
appel étrange, venant d'un homme qu'elle n'a pas vu depuis
dix ans. Il lui demande si elle a bien vendu la chambre de bonne
qu’elle possédait. Ce petit incident en amène
d'autres qui, par accumulation, finissent par mettre à
mal la vie jusqu’alors bien rangée d'une demi-douzaine
de personnes. |
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DANS TOUS LES
SENS
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Jeanne Labrune a le
don de parler de choses sérieuses... d'une manière
pas sérieuse du tout. Dans le générique
de C'est le bouquet !, la réalisatrice française
décrit son film comme étant une fantaisie, un
genre cinématographique original, drôle sans
être comique, sérieux sans être prise de
tête. Déjà dans Ca ira mieux demain,
son dernier long métrage en date, Jeanne Labrune avait
utilisé cette expression pour étiqueter son
film. Mais, à l’époque, elle n’était
pas vraiment parvenue à sortir des chemins battus et
rebattus de la comédie de mœurs. Il se dégageait
bien un ton nouveau ; sa manière de filmer la
bourgeoisie et de croiser les personnages sortait du commun
des films. Pourtant au bout du compte, l’adhésion n’était
pas totale, le propos restant somme toute assez vain. Dans
C'est le bouquet !, la problématique est différente.
Jeanne Labrune arrive enfin à traduire sur grand écran
la démarche artistique contenue dans le terme de fantaisie.
Ni comédie pure, ni peinture social-triste, son deuxième
film est un savant mélange des deux.
Comme dans sa première réalisation, Jeanne Labrune
se sert de l'humour pour pointer le manque de communication
inhérent à notre société. Mais
cette fois la critique se fait plus précise, plus aiguisée.
A travers un travail d'écriture remarquable réalisé
en doublette avec Richard Debuisne, Jeanne Labrune égratigne
une certaine catégorie d’individus. Des artistes (auteur
de théâtre...) aux cadres supérieurs (analyste
financier dans une start-up...), ses attaques portent sur
une faune très parisienne dont elle démontre
avec talent la suffisance et l’artificialité. Archétype
de ce microcosme, le personnage de Catherine, magnifiquement
interprétée par Sandrine Kiberlain, appartient
à cette classe supérieure qui se sait dominante,
à cette société " d‘en haut "
qui prétend détenir la vérité,
le mot juste. Du passage ou non du Mékong en Chine,
et de quelques autres rappels géographiques voire culinaires
(un restaurant cambodgien ne doit pas être assimilé
à un restaurant chinois, la cuisine asiatique provoque
la migraine à cause de sa richesse en glutamate…),
à la référence systématique au
docteur Freud pour analyser le discours d'autrui, la demoiselle
au look très bobo est une professionnelle de la glose,
une spécialiste de la remarque creuse.
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