SYNOPSIS :
Liam est prêt à tout
pour avoir la vie de famille qu’il n’a jamais eue après
la sortie de prison de sa mère, prévue la veille
de ses 16 ans. Il rêve de lui offrir une caravane avec
vue sur la Clyde, fleuve écossais : un endroit sûr
où il pourrait vivre avec sa sœur loin de l’influence
de son grand-père et de Stan, le compagnon de sa mère.
Encore faut-il trouver de l'argent et, pour un adolescent sans
le sou, ce n'est pas une mince affaire. Avec son ami Pinball,
Liam monte quelques combines, mais les ennuis ne vont pas tarder
à commencer... |
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POINT DE VUE
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Ken Loach, chef de
file du cinéma social britannique, dresse un portrait
émouvant et sans concession d’un adolescent écossais
de quinze ans dans une ville rongée par la pauvreté
et le crime.
Le cinéma britannique à portée sociale
et humaniste revient en force sur nos écrans. Après
All or Nothing de Mike Leigh, Ken Loach nous livre
son dernier opus Sweet Sixteen, prix du scénario
à Cannes cette année - interdit outre Manche
aux moins de 18 ans pour cause de "langage grossier" - nous
faisant rentrer de plein pied dans la galère d’un jeune
adolescent enragé, qui pour sauver sa mère de
l’enfer de la prison, se met au trafic de drogue.
Après l’Angleterre avec Regards et Sourires,
l’Irlande avec Hidden Agenda ou encore l’Espagne avec
Land and Freedoom, Loach choisi d’autopsier l’Ecosse
et ses jeunes, un pays où environ 100 000 enfants
connaissent la violence dans leur foyer et 75% quittent l’école
sans qualification.
Au cœur des quartiers déshérités de Gleenock
petite ville industrielle près de Glasgow, on découvre
des adolescents marginaux qui jouent au chat et à la
souris avec le flic du coin et font des trafics de cigarettes
depuis l’âge de 7 ans pour gagner un peu d’argent. D'actes
résolument illicites en violence enragée, adultes
comme adolescents tentent d'améliorer leur ordinaire.
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A mesure que le film
plante son décor et présente ses protagonistes,
on se retrouve en terrain connu: même si la ville a
changé, l'univers social et affectif est bien toujours
celui de Raining Stones, de Ladybird et de My
Name is Joe.
Mais si le cinéaste a souvent utilisé sa caméra
ces dernières années pour filmer des conflits
politiques, il revient ici à des thèmes majeurs
de son cinéma : l’enfant et la famille. Des thématiques
développées plus particulièrement au
début de sa carrière avec Family Life
en 1971, Black Jack en 1979 et Regards et Sourires
en 1981, constat amer sur la situation de chômage des
jeunes en Angleterre.
En revenant à des thèmes centrés sur
l’individu, Loach se rapproche encore un peu plus de l’univers
de son homologue Mike Leigh. Cinéastes s’inscrivant
dans une veine sociale, ils restent différents mais
se rejoignent sur plusieurs points: une toile de fond toujours
désespérée voire sordide, des personnages
plus vrais que nature avec un accent à couper au couteau
(critère de classe incontournable outre-Manche) qui
passent leur temps à galérer pour survivre et
retrouver un semblant de dignité, au moins à
leurs propres yeux. (une dignité au cœur du dernier
film de Leigh). Enfin, les deux cinéastes savent comme
personne saupoudrer leurs films d'un humour noir faisant mouche
à chaque coup.
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