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Candy (c) D.R. CANDY
de Christian Marquand
Par Annelise LANDUREAU


SYNOPSIS : Candy, délicieuse ingénue à la voix sucrée aussi jolie que stupide, décide de quitter son lycée et sa banlieue tranquille pour entreprendre un voyage initiatique, à la recherche d'elle-même. Mais son périple va prendre une tournure inattendue, complètement psychédélique.

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CANDY IN THE SKY WITH DIAMONDS

  Candy (c) D.R.

Réunissant un casting aussi éblouissant qu’étrange (Marlon Brando, Richard Burton, James Coburn, John Huston, Ringo Starr, Charles Aznavour ou encore Sugar Ray Robinson), Candy est un film comme il s’en faisait beaucoup dans les années bénies du Flower Power, à déguster si possible avec une bonne dose de LSD.

Son réalisateur, Christian Marquand (pour l’anecdote, c’est l’oncle de Marie Trintignant), un peu oublié maintenant, a surtout marqué les esprits en tant qu’acteur. Débutant chez Cocteau (La Belle et la Bête), Visconti (Senso) et Clouzot (Quai des Orfèvres), tenant l’affiche du film Et Dieu créa la femme avec Brigitte Bardot, il interpréta également une multitude de seconds rôles aux Etats Unis, notamment dans Apocalypse Now, et réalisera seulement deux films : Les Grands Chemins en 1962, tiré de l'œuvre de Giono, puis Candy en 1968.

Candy (c) D.R.

Adapté du roman éponyme de Mason Hoffenberg par Terry Southern (qui signera l’année suivante les scripts d’Easy Rider, on reviendra sur quelques similitudes, Catch 22 et du Lauréat ), le scénario de Candy suit une trame plutôt mince et invariable, qui n’est pas sans rappeler celle des films érotiques italiens de la même époque (le film était d’ailleurs sorti estampillé "Restricted", sigle de l’interdiction aux mineurs). Pour résumer, tout le monde saute sur Candy, du jardinier attardé (Ringo Starr) au poète pour midinettes MacPhesto (Richard Burton) en passant par Krankheit le chirurgien déjanté (James Coburn) et même son propre père transformé en momie. Un pervers en chasse un autre et Candy s’initie peu à peu à la sexualité.

Débarrassé de son vernis misogyne, le film se révèle être une intéressante et acerbe critique de la société contemporaine, aussi valable que les futurs Catch 22, M.A.S.H, ou Hair qui suivront.

Parents dépassés ou dépravés, intellectuels ridiculisés, Armée et Police sadique et stupide, chacun en prend pour son grade, sauf peut être la jeunesse incarnée par Candy, qui surnage au-dessus de l’absurde.