SYNOPSIS :
Maintenue prisonnière dans
une forteresse volante, la jeune Sheeta échappe à
ses ravisseurs grâce à une pierre mystérieuse
qui lui permet de flotter dans les airs. Se liant d’amitié
avec Pazu, un garçon de son âge issu de la cité
des mineurs, celle-ci part à la recherche du secret de
ses origines, et de la cité ancestrale de Laputa qui,
affirme la légende, plane quelque part dans le ciel. |
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POINT DE VUE
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Laputa, le Château
dans le Ciel, écrit
et réalisé par Hayao Miyazaki est le premier
long-métrage sorti des studios indépendants
Ghibli. Si cet ancien de la Toei Animation, à qui l’on
doit quelques dessins animés diffusés en France,
souvent avec succès (Heidi en 1974, Sherlock
Holmes en 1982), est aujourd’hui distribué par
Buena Vista c’est qu’après le succès international
de Mon Voisin Totoro en 1988, et plus récemment
encore de Princesse Mononoké (1997) et de Le
Voyage de Chihiro (2001), les studios Disney, propriétaires
de Buena Vista et en perte de vitesse depuis plusieurs années,
souhaiteraient s’ouvrir à un public plus large, y compris
au public adulte, avec des dessins animés dont la poésie,
et un certain sens du réalisme, tranchent radicalement
avec la production américaine contemporaine.
C’est donc près de vingt ans après sa réalisation
que Laputa, le Château dans le Ciel arrive sur
les écrans français. Œuvre préférée
de Miyazaki lui-même, et dessin animé d’un lyrisme
étonnant, Laputa raconte la recherche d’une
cité légendaire -ici approximativement tirée
de la satire de Swift-, ville suspendue dans les airs, et
dont les trésors cachés attisent la convoitise
sans limites des adultes.
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Pour quiconque n’est
pas encore familiarisé avec l’univers d’Hayao Miyazaki,
la cité de Laputa illustre à merveille la réflexion
que celui-ci avait auparavant engagé avec Nausicaä,
son premier long métrage, sur les rapports complexes
qu’entretiennent bien et mal. Cité réelle ou
fantasmée, symbole, allégorie, celle-ci vient
susciter l’envie des Hommes de manières radicalement
opposées : Dora et ses pirates y cherchent l’or et
les richesses accumulées d’une civilisation perdue,
tandis que l’agent Muska, à la tête des militaires,
est en quête d’une technologie guerrière qui
lui permettrait de dominer le monde. Seule la jeune Sheeta,
qui y voit le moyen de retrouver ses origines, sait apprécier,
avec Pazu, la poésie et la simplicité du lieu
devenu, après sa destruction partielle et le départ
de ses habitants vers la terre ferme, un sanctuaire pour une
faune et une flore hors du commun.
Le film s’accommode habilement des obstacles du récit
édifiant - le thème de la poursuite des origines
de l’héroïne, de la constitution d’une famille
- sans jamais user des éreintants poncifs des studios
Buena Vista dont Laputa se démarque définitivement,
par sa durée, d’abord - le film de plus de deux heures
avait été largement amputé dans sa version
américaine -, la sophistication de ses paysages, la
complexité des personnages ou ses multiples niveaux
de lecture. On saisit dés Laputa les thèmes
qui jalonneront la plupart des longs métrages d’Hayao
Miyazaki, et si celui-ci y mêle déjà fable
sociale et écologique, c’est qu’à la manière
des grands auteurs de poèmes courts japonais, le dessinateur
sait qu’on ne peut atteindre l’Homme qu’au travers de cette
nature qu’aucun commentaire ne saurait tout à fait
éclairer.
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