SYNOPSIS :
Tachibana est producteur d'émissions
documentaires à la télévision. Un jour,
il est contacté par les célèbres studios
Ginei qui lui demandent de diriger un documentaire commémorant
leurs 70 années d'existence. Le sujet du documentaire
est l'actrice Chiyoko Fujiwara, une superstar qui a choisi 30
ans plus tôt a choisi de disparaître de la vie publique
devenant ainsi une énigme cinématographique. |
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PERFECT TWO
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Deuxième long-métrage
de l'auteur de Perfect Blue, Chiyoko Millenial
Actress fut le meilleur film Japonais de l'année
2002. Un film japonais qui reconnaissait que ce pays avait
un passé, une histoire. Le film raconte deux rencontres,
la première entre Tachibana, un ancien assistant de
production dans un grand studio de cinéma, devenu producteur
d'émissions documentaires à la télévision,
et l'actrice qu'il vénère depuis quarante ans.
La seconde tisse tout le récit. Chiyoko, jeune adolescente
au début des années 30, période de guerre
civile qui accueille l'ère Showa et le régne
de Hirohito, se voit offrir une carrière au cinéma
par un producteur des studios Ginei. Sa mère refuse,
Chiyoko n'insiste pas trop, jusqu'au jour où elle se
fait renverser par un résistant poursuivi par la police.
Elle s'éprend sur le champ de cet homme, le cache,
il lui apprend qu'il est de Hokkaido, qu'il compte y retourner
un jour, mais la résistance l'attend en Manchourie.
Il lui laisse une clé en guise de gage de retrouvailles.
Le rôle offert par le producteur était pour un
tournage en Manchourie. Chiyoko fait sa pression sur sa mère,
et entreprend une carrière cinématographique
qui durera du premier âge d'or du cinéma japonais,
dans les années 30, jusqu'à l'essoufflement
des films Kaijyu (films de monstres) dans les années
70.
Satoshi Kon se sert ainsi d'une trame de mélo pour
raconter l'histoire du cinema japonais. Les efforts de Tachibana
pour obtenir un entretien avec Chiyoko ne sont pas sans rappeler
une situation semblable autour de la muse de Yasujiro Ozu,
la plus grande, la plus belle, la plus digne, la plus troublante,
Setsuko Hara, qui peu après la mort d'Ozu se retirait
du cinéma pour mener une existence discrète
a Kamakura, fief d'Ozu. Depuis quarante ans, silence complet
autour de cette actrice.
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Kon et son co-scénariste
Sadayaki Murai s'appuient sur l'histoire du cinéma
japonais. La carrière cinématographique de Chiyoko
sera exclusivement fondée sur le thème des retrouvailles,
tous ses films, des mélodrames aux films d'époque,
en passant par les récits ninja, les chambara, jusqu'a
la S.F. ne parlent que d'une seule chose, retrouver l'homme
qu'elle aime.
Structure magistrale, enchaînements sans fausse note,
Kon et Murai opèrent les changements dans le langage,
les décors, costumes, attitudes au fil des décennies.
Tachibana et son assistant Ida écoutent les souvenirs
de Chiyoko, le film se glisse dans les flashbacks, ceux des
tournages, ceux de la vie, indissociables.
Mais peu à peu, Tachibana devient le témoin
privilégié de ces flash-backs. Veillant sur
Chiyoko, il incarne, à son tour des personnages dans
tous ses films. il est celui qui détient la vérité,
le seul à connaître le destin de ce résistant.
Il la suit jusqu'à la fin, conclusion logique de ce
mélo.
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